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ŒUVRES DE FERMAT. - CORRESPONDANCE.
laquelle la force de la balle et celle de la raquette soient les mêmes,
et que l’angle DBG soit seulement plus grand en cette seconde figure.
Il est certain, par les démonstrations que nous venons de faire, qu’il y
aura telle proportion du sinus de l’angle GBI au sinus de l’angle IRD,
en la figure de l’auteur, que du sinus de l’angle GBI au sinus de
l’angle IBD, en cette seconde figure que nous imaginons être décrite
et que nous omettons pour éviter la longueur, là où, si les proposi
tions de l’auteur étoient vraies, il y auroil telle proportion du sinus de
l’angle GBI) au sinus de l’angle GBI, en la figure de l’auteur, que du
sinus de l’angle GBI) au sinus de l’angle GBI, en celte seconde ligure
que nous avons imaginée. Or, puisque cette proportion est différente
de l’autre, il s’ensuit qu’elle ne peut pas subsister (').
15. D’ailleurs la principale raison de la démonstration de l’auteur
est fondée sur ce qu’il croit que le mouvement composé sur BI est tou
jours également vite, quoique l’angle GBD, compris sous les lignes de
direction des deux forces mouvantes, vienne à changer : ce qui est
faux, comme nous avons déjà pleinement démontré.
16. Ce n’est pas que je veuille assurer qu’en l’application qu’il fait
(!) Ainsi Fermât conclut que, si l’on doit, avec Descartes, considérer le mouvement
suivant le rayon réfracté comme résultant du mouvement suivant le rayon incident et
d'une action suivant la normale, la proportionalité doit exister non pas entre les sinus des
angles d’incidence et de réfraction, sini et sinr, mais entre sin(i’ — r) et sinr. A cet
effet, il suppose implicitement l’action normale indépendante de l’incidence. L’hypothèse
de Descaries est au contraire que la composante parallèle à la surface d’incidence garde
la même valeur avant et après la réfraction. Il est clair qu’« priori on ne peut décider
entre ces deux suppositions.