XXX. - 1 er JUIN 1 638.
loi
figure ('), qui est une espèce d’ovale, il sera bon que vous lui en
voyez, ou nous, si vous le trouvez meilleur. Mais prenez garde que,
par le même point donné, il peut y passer deux de ces ovales et par
tant y avoir deux tangentes, ce que j’espère que l’équation fera décou
vrir.
6. J’y travaillerais, mais je suis assuré que vous y réussirez mieux
que moi, joint qu’il me faudrait être délivré de la roue à laquelle je
suis attaché, ayant appelé du nom de roue le cercle qui roule avec les
conditions que vous savez ( 2 ); et ayant donné un nom à la ligne
courbe que décrit un point delà circonférence pendant une révolution
entière, je démontre que l’espace compris de cette ligne courbe et de
la droite qui lui sert de base, sur laquelle la roue se meut, est majus
data quam in ralione, c’est à savoir que, de cet espace eu ayant ôté
l’espace de la roue, il y aura même raison du reste à la même roue que
de la base de l’espace à la moitié de la circonférence de la roue.
D’où il s’ensuit qu’en la roue ordinaire, de laquelle la base est esti
mée égale à la circonférence, l’espace dont il s’agit est triple de la
roue; et si la base est double de la circonférence, l’espace sera quin
tuple de la roue; si triple, septuple : et ainsi en continuant par les
nombres impairs.
De tout ceci je vous envoierai par le premier courrier une brève dé
monstration, en attendant le Traité entier.
Je suis etc.
( J ) La courbe .r 3 -i-y 3 = axy. — Voir Lettre XXV, 6, et ci-après, pièce XXXI, 3. —
11 faut observer que, pour prendre à la lettre l'énoncé de Descartes et on l’absence de
conventions précises sur l'interprétation des signes des coordonnées, Iloberval devait
rejeter les branches infinies de la courbe, comme ne faisant pas partie du lieu, et, au con
traire, y ajouter dans chaque angle autre que celui des coordonnées positives, un folium
symétrique de celui que forme la courbe dans ce dernier angle. La figure d’ensemble du
lieu, figure admise au reste par Descartes lui-méme, justifie dès lors le nom do galand
(nœud de ruban), que lui donna Roberval {voir, ci-après, Lettre XXXV). Dans la phrase
qui suit, ce dernier semble faire allusion au point double à l'origine.
( 2 ) Conditions de génération des cycloïdes. — Voir Lettre XXV bis, 7.