164
Œ U VU ES DE FERMAT.
CORRESPONDANCE.
que votre première règle, pour chercher les plus grandes et les moin
dres, se puisse appliquer à l’invention de la tangente, en considérant
la ligne qui la coupe à angles droits comme la plus courte, plutôt qu’en
considérant cette tangente comme la plus grande, sous les conditions
qui la rendent telle.
Car, pendant qu’on ne dit point la cause pourquoi elle réussit en
l’une de ces façons plutôt qu’en l’autre, il ne sert de rien de dire que
cela arrive, sinon pour faire inférer de là que, même lorsqu’elle réus
sit, elle est incertaine. Et, en effet, il est impossible de comprendre
tous les cas qui peuvent être proposés dans les termes d’une seule
règle, si on ne se réserve la liberté d’y changer quelque chose aux oc
casions, ainsi que j’ai fait en ce que j’en ai écrit, où je ne me suis as
sujetti aux termes d’aucune règle, mais j’ai seulement expliqué le fon
dement de mon procédé et en ai donné quelques exemples, afin que
chacun l’appliquât après, selon son adresse, aux divers cas qui se pré-
senteroient.
Cependant je m’écarte ici, sans y penser, du dessein de cette Lettre,
lequel u’est autre que de vous rendre grâces très humbles de l’offre
qu’il vous a plu me faire de votre amitié, laquelle je tâcherai de mé
riter, en recherchant les occasions de vous témoigner que je suis pas
sionnément, etc.
XXXI11.
FERMAT A MERSENNE.
MARDI 10 AOUT 1638.
(A, f°* 21-22, B, f° 24 V°.)
Mon Révérend Père,
1. Je ne vous écris à ce coup que pour vous remercier très humble
ment de la peine que vous prenez à me faire part des curiosités qui
tombent en vos mains.