XXX11I. — 10 AOUT 1 G38.
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Je vous renvoie votre Écrit Harmonique ('), duquel je vous dirai
une autre fois pleinement mes sentiments.
Maintenant je me trouve sur le point d’aller à la campagne, pour
une commission de ma charge, d’où je n’aurai nulle commodité pour
vous écrire, de quoi je vous demande pardon par avance, vous conju
rant de ne rester pas pour cela de m’écrire par tous les courriers; car
j’ai baillé ordre pour faire que vos lettres me soient rendues, lesquelles
vous mettrez au bureau en la forme ordinaire.
2. J’attends surtout avec impatience de voir rétracter M. Descartes
du jugement qu’il avoit fait de ma méthode, et de l’impossibilité qu’il
s’étoit figuré qu’elle avoit, pour résoudre la question de sa figure, de
laquelle, sans doute, il a maintenant vu les tangentes ( 2 ).
3. Vous direz, s’il vous plaît, à M. de Robcrval, que j’ai trouvé
celle ( 3 ) qui lui manquoit pour les connoître toutes, et que je satis
ferai à ses autres questions à mon retour.
4. Pour les nombres des parties aliquotes ( 4 ), si j’ai loisir, je met
trai par écrit ma méthode analytique sur ce sujet et vous en ferai part.
Je trouve que M. Frenicle se tient fort caché et ne veut pas découvrir
son artifice. Je n’en fais pas de même, car vous savez assez avec quelle
liberté j’étale toutes mes pensées.
( 1 ) Les Lettres qui suivent ne renferment rien au sujet de cet Écrit Harmonique, qui
devait être, non pas de Mersenne, mais d’un do ses correspondants, peut-être Bannius,
de Harlem (Lettres de Descartes, éd. Clerselier, 111, 68, p. 3g3), peut-être Gandais {¿bld..
Il, 97, p. 448).
( 2 ) Voir Pièce XXXI, 3. — Fermât n’a pas encore reçu la lettre de Descartes, XXXII,
(3) Voir Lettre XXXV, 2.
( 4 ) Voir page 154, note i. — Des le i er mai i638 (Lettres de Descartes, éd. Clcrsc-
lier, 111, 68, p. 392), Mersenne avait demandé à Descartes une règle pour trouver des
nombres ayant un rapport donné avec la somme de leurs parties aliquotes. Le i3 juillet
(ihid., II, 89, p. 388), Descartes avait envoyé au Minime sept nombres satisfaisant à cette
condition pour les rapports ou i. Frenicle fit faire à ce sujet une Communication à Des
caries (ihidII, 92, Lettre de Descartes à Mersenne du i5 novembre 1638, p. 408-409),
et lui adressa ensuite directement une Lettre, à laquelle Descaries répondit (ihid.,
H, 9 5).