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ŒUVRES DE FERMAT. - CORRESPONDANCE.
Je vous réponds avec Yiète (') que ceux qui feront cette recherche
sans employer les artifices déjà connus excruciabunt se frustra et bonus
horas mathematices quam colent dispendio perdent.
3. Ils proposent ensuite
iG — 8Q + 19N égala 14,
et après avoir déterminé que le problème est ambigu et donné trois
valeurs de la racine, savoir 2, 3 — y/2, 3 h- ^2, ils ajoutent : Qui dederit
quartam solutionem, portento erit simile.
En quoi, sans préjudice de la grammaire, ils pèchent autant contre
les Mathématiques, qui nous enseignent qu’il est impossible qu’en ce
cas et autres pareils, il y ait quatre solutions. Car il est très certain
qu’un problème ne peut recevoir pour le plus qu’autant de solutions
que son plus grand terme a de degrés, et ainsi ils ont fait eux-mêmes
czportentum d’avoir proposé une question impossible.
4. Mais la troisième proposition contient sans doute la plus forte
attaque, qui semble d’autant plus considérable que le moyen dont Yiète
s’est servi pour soudre pareilles questions, lequel il appelle syncrisis
en son Traité De recognitione aequationum (-), est défectueux et ne dit
pas tout.
Voici la dernière question :
1 C — gQ h- 13N æq.. — io.
Quæntur 1 N. Hoc problema recipit tres solutiones quarum exhibimus pri
mam, scilicet 3 — fi, quae satisfacit exacte.
Si reliquas duas dederim, ero illis magnus Apollo.
Hæ sunt : prima 3 + y/i8, secunda 3 — y/i8.
(*) Viete (éd. Schooten, Loyde, Elzevirs, 1646), De emendatione aequationum, chap. i,
p. 1-29 :
« Itaque excruciarunt se frustra et bonas horas Mathematices quam colebant dispendio
>■) absumpserunt. »
{-) Ibid., pages 104 et suiv.