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ŒUVRES DE FERMAT..- CORRESPONDANCE.
ANNÉE 1640.
XXXVIII.
FRENICLE A MERSENNE (').
< MARS 1640 >
(Fr. n. a. 6204, f° 229.)
Mon Révérend Père,
1- Puisque vous clesirez que je vous rafraîchisse la mémoire de l’en
tretien que nous eûmes dernièrement ensemble touchant les nombres
des tables magiques, je vous dirai que ce que M. Fermât vous en a
envoyé est fort peu de chose, car il n’y a presque rien hors de ce qu’il
peut avoir vu dans Stiphelius, Spinula et la vieille Clavicule ( 2 ), et
que la méthode qu’il dit avoir pour les construire n’est autre que celle
qu’ils enseignent, encore qu’elle ne soit pas d’eux : laquelle, pour ce
qui regarde les impairs, est la plus noble qui se sauroit trouver et est
si facile que ce n’est qu’un jeu d’enfant, et n’y a pas grand sujet de se
tant glorifier pour l’avoir apprise dans un livre.
(‘) Lettre inédite qui fut communiquée à Fermât et à laquelle il répondit par la sui
vante, XXXVIII bis.
( 2 ) Arithmetica integra, authore Michaelo Stifelio, cum præfatione Philippi Melanch-
thonis. — Norimbergæ apud Joh. Petrejum. Anno Christi MDXLIII. Cum gratia et privi
légie Cæsareo atque Regio ad sexennium.
Francisons Spinola est cité dans les Deliciœ physicomathcmadcœ de Daniel Schwenter,
Nuremberg, 1626, comme s’étant occupé des carrés magiques. Le seul Ouvrage imprimé
qui soit connu avec ce nom d’auteur (P. Francisai Spinulæ Mediolanensis Opéra, Venise,
1563 ) est un Volume de vers latins où ne se trouve aucune allusion à ce sujet.
Nous n’avons pu déterminer non plus quel Ouvrage Freniclc désigne sous le nom de
vieille Clavicule; il s’agit peut-être d’un tirage sans lieu ni date de l’Écrit théosophique
Clavicula Salomonis filii David.