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ŒUVRES DE FERMAT. - CORRESPONDANCE.
Hoc est : in hoc exemplo in specie formabitur :
primum
ab s
49
et 2,
secundum ab s
GO
et i,
tertium
ab s
4;
et 2.
LXIV.
FERMAT A SÉGU1ER (').
MARDI 9 JUIN 1648.
(Bib. nat. fr. 17888, f° 74 r°.)
Monseigneur,
Je sçai que la vertu et le sçauoir sont les seules recommandations
qui peuuent obtenir vostrc protection, et que c’est sans doute auec
trop de confiance que je prens la liberté de vous demcnder une
grâce ( 2 ) que i’aduoue n’auoir pas méritée. Mais ie sçai aussi, Mon
seigneur, que vous aués assés de bonté pour conter parmi les bonnes
qualités l’inclination de les acquérir. C’est la seule qui ne m'a iamais
abandonné et mon ambition a tousiours esté assés hardie pour me faire
considérer les belles lettres comme une conqueste aisée en mesme
temps que ie sentois bien et que l’experience m’a faict cognoistre
qu’elle estoit au dessus de mes forces. C’est doue a des mouvements
imparfaicts et au désir seul de mériter quelqu’une de vos faneurs que
ie vous coniure, Monseigneur, d’accorder celle que M. de la Chambre
a voulu prendre le soin de vous demender de ma part. Si ie ne suis pas
( 1 ) Publiée par M. Charles Henry (Recherches, p. 63) d’après l’original dont nous
reproduisons l’orthographe.
( 2 ) Le 29 août 1648 Fermât fut député à Castres « pour tenir et desservir séance de la
chambre de l’édit avec les présidents et conseillers de la religion prétendue réformée »
i Histoire générale du Languedoc, tome XIV, Toulouse 1876, col. 206); c’est peut-être
cette nomination qui faisait l’objet de la présente requête.