LXXIII. — 29 AOUT 1634.
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qu’en la condition précédente, il en faut 16 au premier, 5^ au second,
et 5~ au troisième, sans se servir des combinaisons, car elle va par
tout seule et sans obstacle.
6. Voilà, Monsieur, mes pensées sur ce sujet sur lequel je n’ai
d’autre avantage sur vous que celui d’y avoir beaucoup plus médité;
mais c’est peu de chose à votre égard, puisque vos premières vues sont
plus pénétrantes que la longueur de mes efforts.
Je ne laisse pas de vous ouvrir mes raisons pour en attendre le juge
ment de vous. Je crois vous avoir fait connoître par là que la méthode
des combinaisons est bonne entre deux joueurs par accident, comme
elle l’est aussi quelquefois entre trois joueurs, comme quand il
manque une partie à l’un, une à l’autre et deux à l’autre, parce qu’en
ce cas le nombre des parties dans lesquelles le jeu sera achevé ne
suffit pas pour en faire gagner deux; mais elle n’est pas générale ei
n’est bonne généralement qu’au cas seulement qu’on soit astreint à
jouer un certain nombre de parties exactement.
De sorte que, comme vous n’aviez pas ma méthode quand vous
m’avez proposé le parti de plusieurs joueurs, mais seulement celle
des combinaisons, je crains que nous soyons de sentimens différons
sur ce sujet.
Je vous supplie de me mander de quelle sorte vous procédez en la
recherche de ce parti. Je recevrai votre réponse avec respect et avec
joie, quand même votre sentiment me seroit contraire. Je suis etc.
LXXIII.
FERMAT A PASCAL (').
SAMEDI 29 AOUT 1634.
(OEuvres de Pascal, IV, p. 435-437-)
Monsieur,
1- Nos coups fourrés continuent toujours et je suis aussi bien que
( J ) Celle lettre a été écrite par Fermât avant qu’il eût reçu la précédente.