n’avois garde de tomber dans un inconvénient que j’avois prévu et
condamné.
J’estime donc que tout grave, en quel lieu du monde qu’il soit,
hormis dans le centre, pris en soi et absolument, pèse toujours éga
lement, et c’est une proposition que j’aurois aisément prise pour prin
cipe, si je ne la voyois contestée. Je tâcherai donc à la prouver; mais,
qu’elle soit vraie ou non, cela n’empêche pas la vérité de ma Proposi
tion, qui ne considère jamais le grave en soi, mais toujours par relation
au levier, et ainsi je ne mets rien dans la conclusion qui ne se trouve
dans les prémisses.
Or l’équivoque, sans doute, est venue de ce que je ne vous ai pas
assez expliqué les nouvelles pensées que j’ai sur le sujet des Mécha-
niques et lesquelles vous verrez grossièrement crayonnées sur le papier
que je vous envoie ('); c’est pourtant à la charge que vous m’obligerez
de ne les communiquer à personne et que vous me donnerez le loisir
pour en faire les démonstrations exactes ou plutôt pour les mettre au
net, car elles sont déjà faites.
L’erreur d’Archimède, si pourtant nous la pouvons nommer ainsi,
provient de ce qu’il a pris pour fondement que les bras de la balance
arrêteroient, quoiqu’ils ne fussent pas parallèles à l’horizon, de quoi
j’ai démontré le contraire.
Si vous examinez de nouveau la G Iue et la 7 ,ue des Equipondérans ( 2 ),
vous trouverez que je ne me trompe pas et que sa démonstration est
toute fondée sur cette supposition.
Car soit le levier EDB (Jig. 7), duquel le centre A, celui de la
• terre C. Archimède, pour démontrer la proportion réciproque des
poids, les divise en parties égales, comme E, et les attache en dis
tances égales le long du levier. Or, il suppose que le centre de gravité
de deux poids est au point qui divise leur intervalle également, et cela