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OÎUVRES DE FERMAT. - CORRESPONDANCE.
à me tirer d’erreur, et que je ne cherche qu’un honnête prétexte à me
rendre? Je serois même ravi d’établir l’honneur de M. Descartes aux
dépens du mien, et je youdrois, s’il m’étoit possible, en reconnoissant
la vérité de sa prouve, ajouter avant que de finir :
Se clara videndam
Obtulit et para per uoctem in luce refnlsit (*)•
11 eu sera pourtant ce que M. le chevalier Digby et vous, Monsieur,
trouverez bon. Je vous soumets à tous deux ma logique et ma mathé
matique, et je consens à ce que vous en fassiez un sacrifice à la mé
moire de cet illustre, qui n’est plus en état de se défendre; mais, jus-
ques à ce que vous ayez prononcé, je prétends que la véritable raison
ou proportion des réfractions est encore inconnue et que Oscov èv
youvaai xsrrat ( 2 ), en compagnie de tant d’autres vérités que l’avenir
découvrira peut-être mieux que n’a pu faire le passé.
Excusez ma longueur et faites moi l’honneur de me croire, Mon
sieur, Votre très humble et très affectionné serviteur,
Fermât.
FERMAT A DIGBY.
DIMANCHE 7 AVRIL 1638.
(Cornm. cp., 87.)
Monsieur,
1- J’ai reçu les nouvelles solutions de la proposition ( 3 ) de Mon
sieur Wallisius, que Monsieur Frenicle a ajoutées aux premières. Je
(i) Virgile, Énéide, II, 589-590.
(*) Homère, Iliade, XVII, 514.
( 3 ) « Trouver deux nombres entiers carrés tels que les sommes formées par chacun
d'eux et par ses parties aliquotes soient égales. »
Cette question avait été proposée par Wallis dans sa Lettre à Digby du 21 novembre iG5;
(Comm. 16). Les solutions de Frenicle sont dans sa Lettre à Digby (Comrn. 3i) que
Brouncker reçut le 5 avril x658.