Full text: Correspondance (Tome 2)

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ŒUVRES DE FERMAT. - CORRESPONDANCE. 
Et pource qu’il entend beaucoup mieux que moi toutes ces ma 
tières, et qu’il a répondu article par article à tous ceux de votre dite 
lettre, je m’abstiendrai de vous ennuyer davantage par mon discours, 
atiu de vous laisser plus de temps pour examiner la réponse qu’il a 
faite à votre lettre. S’il me l’eût apportée plus tôt, il nous auroit tous 
deux soulagés : moi, d’écrire d’un sujet qui passe mes forces, et vous, 
de lire une si mauvaise lettre. Mais, comme c’en étoit déjà fait, je n’ai 
pas voulu perdre ma peine et j’ai pensé qu’il valoit mieux vous fati 
guer de cette lecture, et vous donner par même moyen des preuves 
du soin où je m’étois mis de m’acquitter de ce que je vous devois, 
que de vous laisser venir la pensée que je m’en serois peut-être 
oublié, et que j’aurois été bien aise qu’un autre m’en eût déchargé. 
Au reste, Monsieur, je vous prie d’excuser ce qui peut m’être 
échappé de libre en répondant à votre sceptique. J’aurois agi avec 
tout autre respect si mon discours se fût adressé à vous; mais, bien 
loin de craindre que pour cela vous me refusiez justice, je prends 
même l’assurance de vous demander quelque grâce. Il y a des ren 
contres où un peu de faveur n’offense point l’équité et, si dans 
celle-ci vous vous mettez de mon parti, je puis vous assurer qu’en 
toute autre je serai entièrement à vojjs, et que vous pourrez faire 
état d’avoir toujours prêt en moi, Monsieur, 
Un très humble et très obéissant serviteur, 
Clerselier.
	        
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