XCIX. - 21 AOUT 1658.
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( 1 ) Voir Lettre XCVII, 1, 2.
trouve empêchée (comme vous dites sans doute agréablement) à trou
ver quelque issue pour prendre sa route; et je veux même que le pas
seport que vous lui avez donné par avance dans votre seconde, de peur
que nous n’eussions pas assez de crédit pour lui en fournir un, et même
que la route que vous avez eu la bonté de lui marquer en cet en
droit (' ), lui fût si aisée et si commode qu’elle ne fît point difficulté de
la suivre, que pourroit-on conclure de là contre M. Descartes? lequel
n’ayant apporté en ce lieu-là les exemples de la balle que pour expli
quer certains effets particuliers de la lumière, à savoir celui de la
réflexion qui se fait toujours à angles égaux, et celui de la réfraction
qui se fait toujours de même sorte dans un même milieu et qui
change selon la proportion qui est entre le milieu d’où elle sort et
celui où elle entre, ce qui fait que tantôt elle s’approche et tantôt elle
s’éloigne de la perpendiculaire : qui, dis-je, n’a eu aucune occasion
d’expliquer le cas que vous proposez, pource qu’il n’a aucun rapport à
son dessein.
2. Il n’y en avoit que trois qui y pussent servir, et il les a tous trois
expliqués et, à mon avis, d’une manière si claire et si simple qu’il n’y
a que ceux qui veulent plus que lui qui y trouvent de la difficulté.
Le premier cas, qui explique la réflexion, est celui d’une balle qui,
étant poussée suivant la ligne AB, rencontre de biais dans son chemin
un corps dur, impénétrable et inébranlable. Qu’y a-t-il de plus simple
et de plus clair que cette balle, qui ne perd rien de sa vitesse, doit
rejaillir à angles égaux, c’est-à-dire remonter aussi vite qu’elle est
descendue et avancer autant qu’elle faisoit vers le côté où ce corps dur
n’est point du tout opposé?
Le second, qui se rapporte à la réfraction lorsqu’elle s’éloigne de la
perpendiculaire, est celui de la même balle qui, étant poussée comme
dessus, rencontre aussi de biais un autre milieu, dans lequel elle
pénètre et qui lui fait perdre une partie de sa vitesse. Quoi de plus
clair et de plus simple que de dire que cette balle, ne pouvant plus