Full text: Correspondance (Tome 2)

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ŒUVRES DE FERMAT. - CORRESPONDANCE. 
à la figure de la page 17 et à celle de la page 19 et à tous les cas qui se 
peuvent proposer, et je n’y vois rien de différent que les différentes 
suppositions : à savoir que le corps CBE tantôt est dur et tantôt liquide, 
tantôt pénétrable et tantôt impénétrable; que la vitesse tantôt diminue, 
tantôt augmente et tantôt demeure la même; et que la balle tantôt 
continue de descendre et tantôt est obligée de remonter, et même que 
tantôt on peut opposer un corps au cours de la balle et tantôt non. 
5. Examinons maintenant ces cas l’un après l’autre suivant ces prin 
cipes, et voyons ce qui en doit arriver; et je m’assure que l’on ne trou 
vera point que la chose doive aller comme vous dites, mais bien 
comme dit M. Descartes, et cela répondra en môme temps à toutes vos 
nouvelles difficultés. 
Premièrement, vous dites fort bien, au commencement de votre 
seconde lettre ('), que si l’on suppose que la balle qui va dans la ligne 
droite AB diminue sa vitesse par moitié en arrivant au point B, elle ira 
toujours en ligne droite vers D, si elle continue d’aller dans le même 
milieu et que le plan CBE ne lui soit point opposé : avec cette diffé 
rence seulement, qu’elle emploiera depuis B jusques à D le double du 
temps qu’elle avoit mis auparavant depuis A jusques à B, et cela à 
cause qu’un corps doit toujours demeurer dans le même état où il est 
ou auquel on suppose qu’il soit, si rien ne le change. Or, n’y ayant 
rien qui change en la balle que la vitesse, ni rien par quoi la détermi 
nation doive être altérée plus d’un côté que d’un autre, tout cela fait 
qu’elle doit continuer dans la même ligne, et aller seulement moins 
vite selon cette détermination : de même que, lorsqu’un corps tombe 
perpendiculairement de l’air dans l’eau, il continue d’aller suivant la 
ligne perpendiculaire et va seulement d’autant moins vite que sa 
vitesse est diminuée à la rencontre de l’eau. 
Si pourtant j'eusse été d’humeur à vouloir chicaner (ce qui ne 
m’arrivera jamais lorsque j’aurai affaire à une personne d’honneur et 
de mérite comme vous), j’aurois pu nier que le cas que vous proposez 
(‘) Lettre XCVII.
	        
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