XCIX. - 21 AOUT 1638.
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quée dans votre seconde lettre (*), et réfléchir toujours à angles égaux,
de quelque manière et en quelque proportion que la vitesse ou le mou
vement change au point B : mais non pas à la vérité par la raison que
vous dites. Car la même proportion ne doit pas être gardée par une
balle qui, rencontrant de biais un plan impénétrable, est obligée de
réfléchir, que celle qui est gardée par une autre balle que l’on sup
pose n’en point rencontrer, et qui doit suivre les mêmes lois que
celle qui en rencontre perpendiculairement, à cause qu’une balle qui
ne rencontre aucun plan n’a qu’une seule détermination : elle ne va ni
à gauche ni à droite, au lieu qu’une balle qui tombe de biais sur un
plan y va toujours avec deux déterminations, à l’une desquelles ce
plan est opposé et à l’autre non : et cette circonstance en doit changer
l’effet, selon les principes ci-devant posés.
Fig. 53.
Mais voici comme la balle peut suivre la route que vous avez mar
quée, et réfléchir à angles égaux : à savoir il faut supposer que la balle,
étant au point B et ayant perdu la moitié de sa vitesse (ou telle autre
quantité qu’il vous plaira), commence à ce point B h suivre la route
qu’elle suivroit, si elle avoit commencé à se mouvoir à ce point-là avec
la vitesse qui lui reste. Or il est constant que si, sans avoir égard à la
ligne AB qu’elle a parcourue avec deux degrés de vitesse, ellecom-
mençoit à se mouvoir en B, avec la vitesse qu’on suppose qui lui reste
et [suivant] la direction qu’elle a véritablement au point B, elle iroit
vers D avec un degré de vitesse [et y arriveroit | en deux fois autant de
temps qu’il lui en a fallu pour venir d’A en B, si rien ne s’opposoit à
(’) Voir Lettre XCV1I, 1.