Full text: Correspondance (Tome 2)

XCIX. — 21 AOUT 1 Go8. i2 7 
point 13, la balle ne reste pas d’avancer vers la droite autant qu’elle 
faisoit auparavant et n’eût pas déduit, d’un fondement non seulement 
incertain, mais encore faux, sa proportion des réfractions ». 
Tout cela, dis-je, n’étant plus appuyé d’aucunes raisons valables, se 
détruit de soi-même, aussi bien que ce que vous ajoutez à la fin de la 
même lettre (') : à savoir que, le second milieu se pouvant, comme j’ai 
dit, ouvrir avec une égale facilité de tous côtés pour faire passage à la 
balle, et que la balle ayant toujours une même aisance à pénétrer le 
second milieu en toutes sortes d’inclinaisons, il doit suivre., dites-vous, 
« dans l’application du raisonnement de M. Descartes, qu’en toute 
sorte de cas la réflexion se fera à angles égaux et que la pénétration se 
fera de même en tous les cas en ligne droite, le mouvement de dessous 
en ligne droite suivant les mêmes lois et répondant justement au mou 
vement de dessus à angles égaux ». 
15. Car, si je me suis assez bien fait entendre, vous devez maintenant 
tirer d’autres conclusions que celles-là des principes de M. Descartes et 
devez aussi, si je ne me trompe moi-même, avoir reconnu l’erreur du 
raisonnement duquel vous les aviez tirées. Et partant ne dites plus que 
le mouvement de la balle et la réfraction ne se ressemblent que par la 
comparaison imaginaire de M. Descartes; car c’est peut-être la plus 
juste et la plus claire que l’on puisse apporter pour l’expliquer. Mais, 
pour cela, il faut considérer la balle sans pesanteur, sans grosseur, sans 
figure et sans changement en sa vitesse dans toutes les lignes qu’elle 
parcourt : toutes lesquelles choses peuvent causer une infinité de 
variétés dans la réflexion et la réfraction d’une balle, mais, pource 
qu’elles n’ont point de lieu en l’action de la lumière [à laquelle se 
doit rapporter tout ce qu’il dit], M. Descartes ne les a point considérées 
dans le mouvement de cette balle dont il parle. 
Et principalement il n’a point considéré cette circonstance que je 
vous prie de remarquer, qui est la plus commune et qui peut donner 
le plus d’occasion de douter de ce qu’a dit M. Descartes ; c’est à savoir 
t 1 ) Voir Lettre XCVII, 4.
	        
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