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ŒUVRES DE FERMAT. - CORRESPONDANCE.
Que si être plus proche ou plus éloigné du centre pouvoit être
quelque avantage, ce que nous ne croyons pas, supposé que la pesan
teur réside au corps même, vous trouverez plus de gens qui croiront
que l’avantage est de la part de celui qui est plus proche du centre
commun que l’autre : ce qui toutefois est directement contre votre sup
position.
Et ne sert de rien d’alléguer le centre de pesanteur du corps AB,
lequel centre, selon les anciens, est au milieu G : car ce centre n’a été
démontré que quand la descente des poids se fait par des lignes paral
lèles, ce qui n’est pas; et, quand il y auroit un tel point, ce qui ne
peut être aux corps qui tiennent à un même centre commun, il n’a pas
été démontré et ne prouveroit aucunement que ce seroit ce point là
par lequel le corps s’uniroit au centre commun. Même cela, pour les
raisons précédentes, répugne à notre commune connoissance en plu
sieurs figures.
En tout cas, nous ne voyons point que ce centre commun des anciens
doive être considéré autre part qu’aux poids qui sont pendus ou sou
tenus hors du lieu auquel ils aspirent.
5. Quant à la comparaison qui vous a été faite du levier horizontal,
lequel, étant pressé horizontalement aux deux bouts par deux forces
ou puissances égales, demeure en même état qu’il est, elle nous
semble entièrement semblable au levier [précédent] AB pressé aux
deux bouts par les deux poids égaux A, B, puisque ces poids ne pres
sent le levier que par la [force ou] puissance qu’ils ont de se porter
vers leur centre commun C, D ou E.
Comme si le levier horizontal est AB {fîg- 19) et les forces ou puis-
Fig. 19.
O
sauces égales A j et] B, pressant horizontalement le levier pour le porter
à un certain point commun C, auquel elles aspirent et lequel est posé
également ou inégalement entre les mêmes puissances dans la ligne AB ;