ŒUVRES DE FERMAT. - CORRESPONDANCE.
V2
si cette puissance augmente ou diminue, alors, quoique ce soit le
même corps, nous ne le considérons plus comme le même poids. Or,
que cela arrive aux corps qui s’éloignent ou s’approchent du centre
(commun des choses pesantes], c’est ce que nous désirerions bien de
savoir; mais, ne trouvant rien qui nous contente sur ce sujet, nous
laissons cette question indécise et nous raisonnons seulement sur ce
que les Anciens et nous en avons pu découvrir de vrai jusques à main
tenant. (Voilà ce que nous avons à vous dire pour le présent touchant
votre principe de la Géostatique, laissant à part beaucoup d’autres
doutes pour éviter prolixité de discours.]
10. Pour la nouvelle proportion des angles que vous mettez en
avant, afin de la démontrer, vous supposez deux principes, desquels fi*
premier est vrai et l’autre si éloigné d’être vrai, qu’il y a des cas où il
arrive tout le contraire de ce que vous demandez (qu’on vous accorde
pour vrai |.
Le premier est tel : soit A { fig- 22) le centre commun des choses
pesantes, l’appui du levier N, et du centre A, intervalle AN, soit décrite
Fig. 22.
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une portion de circonférence telle quelle CNB, pourvu que l’arc CN
soit égal à l’arc NB; et soit considéré cet arc CN [B] comme une ba
lance ou un levier]de soi | sans poids, qui se mène librement à l’entour
de l’appui N; soient aussi des poids égaux posés en G [et | B.
Vous supposez que ces poids contrepèseront l'un à l’autre et feront
équilibre, étant balancés sur le point N; et [il| semble que tacitement
vous supposez encore l’équilibre, quand les bras du levier NC et NB
seront des lignes droites, pourvu que les points C [et] B soient égale
ment éloignés du centre A, et les lignes NC et NB soustendantes ou
cordes, en effet ou.en puissance, d’arcs égaux NC, NB.