CO ŒUVRES i)E FERMAT. — CORRESPONDANCE.
3. Je ne répète point vos mots ni vos raisons; je me contente d’y
répondre et primo en la première opinion.
En votre figure (fig- i8), vous dites qu’il vous semble que, si le
point I) ou E convient avec le centre commun des choses pesantes,
Fig. 18.
G E — O
A. B
combien que l’un des poids en soit plus proche que l’autre, ils contre-
pèseront encore et demeureront en équilibre. Puisque, dites-vous
(pour me servir de vos propres termes), ces deux poids sont égaux
et ont tous deux même inclination de s’unir au centre commun des
choses pesantes, l’un n’a aucun avantage sur l’autre pour le déplacer
de son lieu.
Or, si ce raisonnement est bon, voyez-le dans la figure suivante
fifig. 3C), dans laquelle j’emploierai les mêmes mots.
Fig. 36.
c
Soit le centre de la terre D, un point dans sa surface ou ailleurs C;
soit jointe la ligne CD, et soit au point G attaché le levier BCA,
duquel les bras BC, CA soient égaux et les poids B et A aussi égaux,
l’angle BCA ferme. S’il n’y avoit point le poids en B, la ligne CA
s’uniroit à la ligne CD, c’est-à-dire que le poids A s’approcheroit du
centre D autant qu’il pourroit; et tout de même de la ligne BC.
Soit fait l’angle BCD moindre que DCA; par le précédent raisonne
ment, le levier s’arrêtera (ce qui est contre l’expérience), puisque les
deux poids A et B sont égaux et ont tous deux même inclination de
s’unir au centre D sive à la ligne CD, et l’un n’a aucun avantage sur