LA SPIRALE DE GALILEE.
chute des graves par des expériences nouvelles. Ayant traité de cette
loi avec Descartes déjà précédemment (* ), il s'adressa encore plus d’une
fois au philosophe, en Hollande, au cours de l’année i634 ; mais celui-
ci, ayant été déjà amené par son affirmation de l’absence du vide à sa
théorie fameuse de la matière subtile ( 2 ), nia d’avance toutes les expé
riences de Galilée, et après avoir vu la proposition de la chute des
graves dans l’Ouvrage même, il écrivit au Minime en août 1634 qu’elle
a n'est jamais entièrement vraye, comme il pense la démonstrer » ( 3 ).
À cette époque Mersenne avait déjà fini sa paraphrase de l’Ouvrage de
Galilée dans le Liber secundus de ses Hannonicorum lihri, rédigée sans
doute avant qu’il achevât en mars 1634 son grand Ouvrage de l'Har
monie universelle, qui comprend dans son Livre second, intitulé Des
Mouvements, une autre paraphrase, qui se trouvait sous presse depuis
l’été de i634- La même année, le Minime publiait déjà un abrégé de la
Gwrnata prima et seconda du Dialogo aux pages 108-16G et 201-214 de
ses Questions théologiques, physiques, etc., dont l’achevé d’imprimer
est d’août i634 et en même temps il projetait une défense des opinions
nouvellement condamnées de l’illustre Florentin ( 4 ).
C’est dans ces Ouvrages de Mersenne qu’il est parlé aussi de la
spirale de Galilée (c’est-à-dire de la courbe en question). Mais en
reproduisant dans la première partie de ses Uarmonicorum libri, au
corollaire second de la Proposition XXIV, l’opinion de Galilée sous le
titre de Velocitatem descensus gravium ad centrum posito motu Tcrræ
annuo (sic pro diui'no) de/inire {p. 17-18), il ajoute déjà : « Sunt autem
plunma in hoc Corollario quœ postulant examen accuratius quarn hic
afferri possit aut debeat. » En effet, Mersenne ne tarda pas à remarquer
que, dans la solution de Galilée, le point parcourt le rayon de la Terre
( *) Voir ci-après, p. 23 et 24.
( 2 ) Le Monde, Chap. IV ((JElivres de Descartes, éd. Adam et Tannery, t. XI, 1909,
p. 17-19, 20-28).
( s ) OEuvres de Descartes, éd. ci t., t. 1, 1897, p. 287, 297-298 et 3o4-3o5.
( 4 ) Tamizev de Larroque, Les Correspondants de Peiresc : XIX. Le Père Marin
Mersenne (Extrait de la Revue historique et archéologique du Maine, 1892-189Î, p. 78,
81, 82-84, 9°~9 1 1 93-94, 98, io3, 107, 108, 109, 110, etc. de l’Extrait; OEuvres de
Descartes, éd. cit., t. I, 1897, p. 578-079.