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III 1. F. Enriques. Métrique projective.
/3) Deux segments parallèles congruents sont deux côtés opposés
d’un parallélogramme.
Ces deux définitions permettent de comparer entre eux deux seg
ments quelconques du plan.
Dans une gerbe quelconque (à centre fini) de l’espace, la con
gruence peut être envisagée comme une correspondance projective qui
transforme en elle-même la polarité orthogonale existant entre droites
et plans perpendiculaires.
c. Formes de rang trois. La similitude de deux figures dans
l’espace [égalité (congruence) des angles correspondants, et proportion
nalité des segments correspondants de ces figures] peut être envisagée
comme une correspondance projective des éléments de l’espace dans
laquelle le cercle des sphères se correspond à lui-même. [Le cercle
des sphères est la conique fondamentale de la polarité absolue dans
le plan de l’infini: c’est l’intersection par ce plan de l’infini de la
polarité orthogonale d’une gerbe quelconque dans l’espace].
La congruence de deux segments quelconque de l’espace peut être
définie graphiquement comme dans le plan en ramenant tous les cas
à celui de deux segments parallèles et à celui de deux segments
ayant une de leurs extrémités commune. Mais on peut aussi en
visager la congruence dans l’espace comme une similitude n’ayant en
général aucun point double effectif (c’est-à-dire situé hors du plan à
l’infini).
Tous les théorèmes sur l’égalité (congruence) des figures dans
l’espace contenus dans la géométrie métrique ordinaire apparaissent
ainsi comme des corollaires de théorèmes de géométrie projective.
Pour parvenir à la représentation analytique de ces diverses
relations métriques, prenons pour tétraèdre de référence un tétraèdre
dont les trois sommets situés dans le plan de l’infini x± — 0 soient les
sommets d’un triangle conjugué par rapport à la conique absolue.
Dans le plan x± = 0 déterminons le quadrangle dont les points dia
gonaux ont pour coordonnées, par rapport au tétraèdre de référence,
(0,0, 1,0), (0, 1,0,0), (1,0,0,0)
et dont les côtés opposés sont conjugués par rapport à la conique
absolue. On peut toujours prendre un des sommets de ce quadrangle
au point de coordonnées
(1, 1, 1, 0).
Ce sommet du quadrangle, le point-unité et le sommet fini du
tétraèdre de référence sont alors en ligne droite; et les équations