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III 1. F. Enriques. Métrique projective.
bolique, on obtient la surface de la quadrique à l’exception d’un point
de cette surface supposé enlevé [au sens de l’analysis situs (III 6),
cette surface est simplement connexe]. Comme image du plan elliptique,,
on obtient la surface totale de la quadrique; toutefois la correspon
dance entre le plan elliptique et la surface de la quadrique n’est pas
biunivoque: elle n’est univoque que dans un sens, car, si à chaque
point de la surface de la quadrique correspond un point du plan, à
chaque point B du plan correspondent deux points de la surface de
la quadrique situés en ligne droite avec le centre de projection A (du
plan elliptique).
Cette image du plan elliptique est particulièrement suggestive
quand on prend pour quadrique une sphère et pour centre de pro
jection A le centre de cette sphère. La géométrie métrique elliptique
que l’on transporte par projection du plan sur la sphère n’est alors
que la géométrie métrique ordinaire de la sphère 346 ). Deux lignes
géodésiques (c’est-à-dire deux grands cercles) se coupent ici en deux
antipodes; par deux antipodes passent une infinité de lignes géodé
siques de la sphère [n° 16].
Indépendamment de son importance comme image des diverses
géométries planes, la détermination métrique ainsi obtenue par pro
jection sur la quadrique envisagée est d’ailleurs fort remarquable en
elle-même.
Prenons, pour simplifier, comme quadrique la sphère, comme plan a
de la conique absolue, le plan de l’un des grands cercles de la sphère
(nous le désignerons sous le nom de plan équatorial) et pour centre
de projection A le point à l’infini du diamètre prolongé de la sphère
perpendiculaire à a.
La géométrie hyperbolique que l’on peut fonder dans le plan
équatorial a en prenant la circonférence (a) du cercle équatorial
comme conique absolue a pour image sur la sphère une géométrie
dans laquelle les lignes droites (d) de la géométrie hyperbolique sont
remplacées par des demi-circonférences de cercle (c) perpendiculaires
au plan équatorial a et les angles non-euclidiens formés par les
droites (d) par les angles sphériques ordinaires que font entre eux
ces demi-cercles (c).
D’un point P de (a) comme centre projetons ensuite stéréo-
graphiquement [par exemple sur le plan du grand cercle ayant P
pour pôle] la sphère et la détermination métrique qu’on vient d’ob
tenir sur elle; l’image de la circonférence de l’équateur support des
346) Voir F. Klein, Progr. Erlangen 1872, p. 46 (note VI); réimpr. Math.
Ann. 43 (1893), p. 63/100.