35. Variétés homogènes.
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Voici comment on peut préciser ce concept de l’homogénéité d’une
variété quelconque v n . Soit P un point de v n , de coordonnées
/y» /y» /y
Jy n .
Envisageons tous les points Q de v n infiniment voisins de P et, parmi
ces points, fixons-en deux, Q x , Q 2 , arbitrairement; soient
x x + dx x , x 2 + dx 2 , . .., x n + dx n
les coordonnées d’un quelconque des points Q,
x x + d x x x , x 2 + d x x 2 , . . ., x n + d x x n ,
x x d 2 x x , x 2 -\- d 2 x 2 , • • • j x n fi - d 2 x n ,
les coordonnées des deux points Q x et Q 2 arbitrairement fixés.
Parmi les éléments PQ, envisageons ceux pour lesquels, l et
g désignant deux paramètres, on a
dx x = Xd x x x + iid 2 x x ,
dx n = ld x x n + [id 2 x n .
L’ensemble de ces éléments PQ forme en quelque sorte un élément
de surface de v n issu de P.
Les géodésiques issues de P suivant ces éléments PQ forment
ce que Ton appelle, d’après F. Schur 36h ), une surface géodésique de
v n passant par le point P.
B. Riemann dit qu’une variété v n est homogène quand il est
possible de la faire mouvoir sur elle-même de façon à faire coïncider
un de ses points P avec un quelconque de ses autres points P' et un
élément de surface issu de ce point P avec un élément de surface
arbitrairement fixé parmi ceux issus de P'. De cette définition de
l’homogénéité il résulte immédiatement que toutes les surfaces géo
désiques issues de deux points quelconques d’une variété homogène v n
ont la même courbure h. C’est ce qu’on exprime en disant que la
variété a une courbure constante. La courbure Je dont il est ici question
est celle fournie par l’expression analytique que C. F. Gauss 365 366 367 ) a
donnée pour Je dans le cas d’une surface (n = 2) de l’espace ordinaire,
généralisée au cas d’une variété d’un nombre quelconque n de dimen
sions dans un espace à n + 1 dimensions.
Dans toute variété à courbure constante Je, le carré de l’élément
linéaire ds s’exprime d’après B. Riemann 867 ) par une expression de
365) Math. Ann. 27 (1886), p. 546.
366) Commentât. Soc. sc. Gott. recent. 6 (1823/7), éd, Gottingue 1828, math.
§ 12 [1827]; Werke 4, Gottingue 1880, p. 236.
367) Habilitationsschriit 12 ); Abh. Ges. Gott. 13 (1866/7), éd. 1868, math. p. 144;
Werke, (2° éd.) publ. par H. Weber, Leipzig 1892, p. 282; trad. L. Laugel, Paris
1898, p. 292.