36. Caractère projectif des variétés à courbure constante. 121
Inversement, comme l’a montré L. Schlafli 3U ), toute variété, dans
laquelle serait définie une géométrie métrique différentielle où la géométrie
projective serait valable en considérant les géodésiques de cette variété
comme des droites, est nécessairement une variété à courbure constante.
La détermination métrique d’une variété à courbure constante peut
aussi toujours être envisagée comme une détermination métrique projective
de Cayley relative à une surface absolue du deuxième degré. Inversement,
la détermination métrique établie dans un espace projectif v n par rapport
à une surface absolue du deuxième degré conduit à une expression qua
dratique pour le carré ds 2 de l'élément linéaire de v n , de sorte que l'espace
projectif v n apparaît comme une variété à courbure constante dans la
quelle les droites sont des lignes géodésiques' 0 ^).
La correspondance entre les variétés à courbure constante et les
espaces projectifs métriques devient parfaite si la variété où se trouve
définie une géométrie métrique différentielle (pour des régions con
venablement limitées) est telle que deux points y déterminent toujours
une seule géodésique. Il est d’ailleurs toujours possible de compléter en
ce sens une variété élémentaire abstraite quelconque par l’introduction
de points idéaux [n° 241.
Au caractère projectif des variétés à courbure constante se
rattachent aussi certaines recherches de F.Schur 3 ' 16 ): cet auteur remarque
que ce caractère projectif dépend de la propriété fondamentale, que
possède une surface géodésique, de contenir un nombre oo 2 de lignes
géodésiques de l’espace (à trois ou à plus de trois dimensions), ce qui
revient à la propriété fondamentale du plan [n° 8]. En s’appuyant sur
cette remarque, F. Schur démontre les propriétés suivantes:
Si dans une variété métrique à n dimensions (où nf>‘à) les sur
faces géodésiques issues du point F contiennent chacune oo 2 lignes
géodésiques, la ' variété a une courbure constante relativement à tous les
éléments de surface issus du point F.
Si cette propriété a lieu pour les surfaces géodésiques issues de deux
points F et F' de la variété envisagée, elle a aussi lieu pour toutes
les surfaces géodésiques de cette variété et la variété a une courbure
constante. * * *
374) Ann. mat. pura appi. (2) 5 (1871/3), p. 194.
375) Voir JE. Beltrami S6S ) et F. Klein, Progr. Erlangen 1872; réimpr. Math.
Ann. 43 (1893), p. 63/100.
376) Math. Ann. 27 (1886), p. 537. Voir aussi: L. Bianchi, Atti R. Accad.
Lincei JRendic. mat. (5) 111 (1902), p. 265. A propos d’une démonstration géo
métrique des mêmes résultats, voir F. Enriques, Eendic. Accad. Bologna (2) 7
(1902/3), p. 52; L. Bianchi, Lezioni di geom. diff., (2 e éd.) 1, Pise 1902, p. 349 (§ 161).