44. Formes à deux dimensions de Clifford-Klein. 133
(tout comme la sphère ordinaire peut être dérivée du plan elliptique
ou de la gerbe).
On admettait autrefois, en général, que la géométrie sphérique
était la seule géométrie compatible avec l’hypothèse d’une courbure
constante positive 403 ) et que, par suite, dans une variété de courbure
constante positive sans points singuliers, considérée comme entière,
deux lignes géodésiques devaient nécessairement se rencontrer en deux
points opposés. Comme nous l’avons déjà signalé plus haut [n° 16],
F. Klein 404 405 ) a remarqué que cette opinion était erronée. S. Newcomb m )
et W. Killing 406 ) ont envisagé l’espace elliptique en opposition avec
l’espace sphérique ou parallèlement à l’espace sphérique.
Revenons maintenant à la question précédemment posée. On a
démontré 407 ) que, dans tous les cas, une variété à trois dimensions de
courbure constante 7c, qui, considérée dans son entier, admet oo 6 mouve
ments en elle-même, comme en chacune de ses parties, peut être envisagée
quand 7c < 0 comme un espace hyperbolique, quand 7c = 0 comme un
espace parabolique, et quand 7c > 0 soit comme un espace elliptique soit
comme un espace sphérique.
G. Veronese 408 ) a introduit l’espace sphérique à côté de l’espace
elliptique par un système convenable de postulats. Pour cela, il sup
pose que la proposition: deux points déterminent une droite est en
défaut pour certaines paires particulières de points d’une certaine
droite; il admet aussi que cette exception concerne également tous
les couples de points congruents aux premiers sur la droite; mais
qu’un point d’une droite quelconque et un point en dehors de cette
droite ne déterminent jamais qu’une seule droite.
44. Formes à deux dimensions de Clifford-Klein. Abandonnons
maintenant la condition que notre variété V 3 à courbure constante,
considérée dans son entier, puisse se mouvoir de oo G manières.
On trouve alors d’autres formes de l’espace qui, dans les environs
de chaque point, peuvent être envisagées comme une partie d’espace
projectif métrique, mais ces formes différeront cependant essentiellement
d’un tel espace par leurs propriétés de connexion; ces formes ont été
désignées par W. Killing 409 ) sous le nom de formes de Clifford-Klein.
403) B. JRiemann ne semble cependant pas avoir émis d’opinion à ce sujet.
404) Math. Ann. 4 (1871), p. 604/5 en note; id. 6 (1873), p. 125.
405) J. reine angew. Math. 83 (1877), p. 293.
406) J. reine angew. Math. 86 (1879), p. 72; 89 (1880), p. 265.
407) TF". Killing, Grundlagen 77 ) 1, p. 313.
408) Fondamenti 26 ), p. 435.
409) Math. Ann. 39 (1891), p. 257.