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III 1. F. Enriques. Géométrie non-archimédienne.
W. Killing 416 ) a étudié les diverses formes V 3 de Clifford-Klein à
courbure constante nulle; ce sont celles qui correspondent à l’espace
euclidien.
La détermination des formes V 3 de Clifford-Klein à courbure
constante négative conduit aux divisions de l’espace hyperbolique en
polyèdres congruents (divisions que l’on rencontre aussi dans la théorie
des fonctions automorphes).
On démontre aussi que toute forme V 3 de Clifford-Klein à cour
bure constante positive peut s’appliquer entièrement soit sur l’espace
elliptique, soit sur Vespace sphérique, de façon qu’à chacun des points
de la forme V 3 corresponde dans cet espace (elliptique ou sphérique
suivant les cas) un certain nombre entier p de points; deux quelconques
de ces points qu’on appelle points homologues peuvent être amenés à
coïncider par une translation de longueur ou Ce dernier ré-
j. * p p
sultat s’étend d’ailleurs à toutes les formes V n de Clifford-Klein à
courbure positive pour lesquelles n est un nombre impair.
Géométrie non-archimédienne.
46. Introduction. Dans tout ce qui précède, sauf toutefois aux
n 08 13, 17, 18, et 20 à 23, on a toujours supposé que la continuité
envisagée était la continuité ordinaire. Mais on a déjà mentionné à
plusieurs reprises les recherches contemporaines où l’on s’est préoccupé
de voir dans quelle mesure cette hypothèse est nécessaire au dé
veloppement de la géométrie, et aussi dans quelle mesure elle peut
être déduite d’autres postulats.
Ces recherches concernent tout particulièrement ce qui, dans la
notion de continuité, correspond au postulat que l’on désigne sous le
nom de postulat d’Archimède [n° 7]; elles ont conduit à fonder une
géométrie non-archimédienne où l’on considère un continuum de type
supérieur à celui du continuum ordinaire.
47. Continuum à une dimension de type supérieur. La question
du postulat archimédien se rattache à celle de l’existence de grandeurs
infiniment petites (ou infiniment grandes) actuelles qui s’est déjà posée
dès la fondation de l’analyse infinitésimale. Nier le postulat d’Archi
mède revient en effet à admettre la possibilité de concevoir un
segment actuellement infini ou infiniment petit actuellement [n° 7] rela
tivement à l’unité de mesure adoptée, et par conséquent la possibilité
de concevoir un nombre actuellement infini ou infiniment petit.
Les géomètres grecs avaient déjà rencontré une grandeur de cette
416) Geometrie 77 ) 1, p. 332.