61. Géométrie euclidienne non-archimédienne.
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à trois). Ce fait semble être mie conséquence de ce que les postulats
de la congruence impliquent déjà que la suite de projectivités envi
sagées contient un sous-groupe fermé contenant un seul paramètre.
Comme le remarque B. Levi 437 ), les postulats de la congruence
dans la géométrie non-euclidienne nous permettent de déterminer dans
le plan une certaine polarité alors que dans la géométrie euclidienne
ils nous font connaître une polarité (à savoir la polarité orthogonale)
dans la gerbe de droites ou de plans. On peut démontrer le théorème
de la projectivité dans le plan ou dans la gerbe sans faire usage des
postulats de la continuité, en ayant seulement soin d’adjoindre aux
postulats descriptifs de l’espace un postulat affirmant l’existence
d’une polarité à l’intérieur de la forme donnée de rang deux (plan
ou gerbe).
51. Géométrie euclidienne non-archimédienne. Les nombres
fonctionnels de B. Hilbert [n° 47 j peuvent être considérés comme coor
données de „points“ d’un espace non-archimédien ; qui satisfait à tous
les postulats de l’appartenance, de la disposition et de la congruence,
ainsi qu’au postulat des parallèles.
On obtient ainsi une géométrie euclidienne non-archimédienne par
ticulièrement simple. JD. Hilbert a étudié les théorèmes fondamentaux
de cette géométrie dans leurs rapports d’une part avec la notion d’aire
et d’autre part avec les théorèmes fondamentaux de la géométrie
métrique plane 438 ):
a) Comme on l’a dit au n° 17, on peut obtenir une mesure de
surface indépendamment du postulat d’Archimède, si l’on convient
d’envisager comme équivalents (c’est-à-dire de même aire), non seule
ment deux polygones P et P' pouvant être décomposés en un nombre
fini de polygones congruents, en sorte que
P=P 1 +P 2 + .-- + P„,
p' = p/+ p 2 '+ • • • + p;
(où pour * == 1, 2, ..., n, P[ est congruent à Pi), mais aussi deux
polygones P et P' pouvant être décomposés en un nombre infini de
polygones congruents.
/3) Le postulat III 7 du n° 11 se rapporte à la congruence des
triangles dans lesquels deux côtés et l’angle compris sont respective
ment congruents; la congruence est directe quand le sens des angles
437) Memorie Accad. Torino (2) 54 (1904), p. 283.
438) Proc. London math. Soc. (1) 35 (1902/3), p. 50; Grundlagen 27 ), Anhang II.