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III 1. F. Fnriques. Géométrie non-archimédienne.
congruents est le même; elle est inverse dans le cas contraire; le
postulat est satisfait dans les deux cas.
La vérification de ce postulat a un caractère expérimental et,
dans le cas de congruence inverse, un rabattement de la figure plane
autour d’une droite du plan (rabattement pendant lequel la figure
quitte le plan) est nécessaire. Sans quitter le plan des deux triangles,
on ne peut reconnaître s’ils sont congruents ou non que lorsque les
angles égaux sont de même sens; ainsi donc on est amené à remplacer
le postulat III 7 par un postulat sur la congruence au sens restreint
concernant les triangles.
Bornons-nous toujours au cas des figures planes. Si, dans ce cas,
on pose les postulats ordinaires de Vappartenance et des parallèles, de la
disposition et de la congruence [cf. a, /3, y des n os 9, 10,11], en convenant
de restreindre ce dernier au postulat de la congruence de triangles directe
ment congruents, on peut démontrer le postulat de la congruence au sens
le plus étendu en adjoignant aux autres postulats :
a) le postulat cf Archimède,
b) le postulat du voisinage.
Ce dernier consiste en ce que à tout segment AB correspond un triangle
à Vintérieur duquel n’existe aucun segment congruent à AB.
Mais si Von fait abstraction du postulat d’Archimède on ne peut
démontrer le théorème sur la congruence des triangles dans le sens le
plus étendu. Cela résulte de ce qu’il existe un système géométrique
qui satisfait aux postulats cités, mais où les angles à la base d’un
triangle isocèle ne sont pas égaux. D. Hilbert a donné à ce système
le nom de système non-pythagorien.
D. Hilbert montre que dans tout système non-pytbagorien:
a) on peut établir une théorie géométrique des proportions;
b) on peut démontrer que la somme des surfaces des carrés con
struits sur les deux côtés d’un triangle rectangle est, par soustraction
de parties congruentes, égale à la surface du carré construit sur l’hypo
ténuse de ce triangle rectangle (en sorte que le théorème de Pytha-
gore s’applique); mais il n’en résulte pas que, si b et c sont les
longueurs des côtés et a celle de l’hypoténuse, on ait
a 2 = b 2 + c 2 ,
parce que le principe de Zolt qui sert de fondement à la mesure
ordinaire des surfaces ne s’applique pas [cf. n° 17];
c) on ne peut pas cependant toujours appliquer le théorème que la
somme de deux côtés d’un triangle est plus grande que le troisième.
Si cependant on adjoint aux postulats du système non-pythagorien