160 H. von Mangoldt, lit 2. Les notions de ligne et de surface. L. Zoretti.
en se bornant à étudier la frontière commune à deux continua dont
l’un est tout entier à distance finie et dont l’autre l’entoure com
plètement; c’est par exemple ce qui a lieu pour la courbe B 28 ).*
La première restriction apportée à la définition de G. Cantor est
due à A. Schoenflies 29 ). Le but que se propose A. Schoenflies est
d’établir une définition analogue à celle de C. Jordan qui sera étudiée
un peu plus loin [n° 8]. Bornons-nous pour l’instant à énoncer ses
résultats. Il appelle 30 ) chemin simple (einfacher Weg) un ensemble
de segments de droites, d’un seul tenant, ne se coupant pas lui-même
et qui se compose soit d’un nombre fini de segments, soit tout au plus
d’une infinité jouissant de la propriété suivante: les extrémités de ces
segments forment un ensemble de points ayant un seul point-limite 31 ).
Soit alors un point a de la frontière d’un continuum M] ce point est
dit accessible à M si l’on peut constituer un chemin simple aboutissant
à a à partir d’un point quelconque de M, ce chemin devant être en
tièrement intérieur à M (sauf son extrémité a).
Ceci posé, il considère une ligne cantorienne formant la frontière
commune de deux continua sans point commun: la condition nécessaire
et suffisante pour que cette ligne soit une ligne de Jordan est que
tous ses points soient accessibles à la fois pour chacun des deux con
tinua que la ligne sépare.
On voit donc, et c’est pour cela que ces résultats trouvent leur
place dans cette partie géométrique de l’étude actuelle, que la pro
priété de séparer le plan en deux régions appartient à des lignes can-
toriennes qui ne sont pas lignes de Jordan. La courbe B en est un
exemple.
*Une restriction de nature plus cantorienne a été apportée à la
définition de G. Cantor par L. Zoretti 32 ). La nécessité de cette restriction
apparaît dans l’étude géométrique par la nécessité de définir un arc
28) *11 peut arriver qu’une ligne cantorienne soit la frontière commune
à trois domaines à la fois et même à une infinité de domaines. Yoir A. Denjoy,
C. R. Acad. sc. Paris 151 (1910), p. 138.
29) Nachr. Ges. Gott. 1902, p. 185; id. 1904, p. 514. Math. Ann. 58 (1904),
p. 195; 59 (1904), p. 129; 62 (1906), p. 286. Yoir aussi A. Schoenflies, Die Ent
wickelung der Lehre von der Punktmannigfaltigkeiten, 2. Teil, Jahresb. deutsch.
Math.-Ver., Ergänzungsband 2 (1908), p. 94, 199.
30) A. Schoenflies, Math. Ann. 58 (1904), p. 202; 59 (1904), p. 131; Nachr.
Ges. Gött. 1904, p. 516; Jahresb. deutsch. Math.-Yer., Ergänzungsband 2 (1908),
p. 199.
31) *Yoir I 7, 2 et II 2, B. Cet ensemble ayant un seul point limite est
dénombrable: l’ensemble des segments l’est donc aussi (II 2, 4).*
32) *Ann. Ec. Norm. (3) 26 (1909), p. 485.*