162 H. von Mangoldt. III 2. Les notions de ligne et de surface. L. Zoretti.
3°) chacun des ensembles C x + F et C 2 + F est continu et irré
ductible*
JEn second lieu, soit un continuum et soient a et b deux points
quelconques de sa frontière extérieure 34 ). L. Zoretti démontre que cette
frontière, qui est continue 35 ), est la somme de deux ensembles continus
irréductibles entre a et & et n’ayant que ces points a et & en commun,
pourvu toutefois que l’on puisse joindre a et & par une ligne inté
rieure au continuum n’ayant que a et b en commun avec la frontière
de celui-ci. Cette décomposition n’est possible que d’une manière.*
*On peut, en se plaçant à un point de vue qui rappelle celui de
A. Schoenflies, étudier les rapports entre les ensembles continus irré
ductibles 36 37 ) et la ligne de Jordan. Ici aussi une restriction est indis
pensable pour l’identité des deux notions. Voici comment l’énonçait
d’abord L. Zoretti: un arc quelconque de l’ensemble irréductible donné
doit se réduire en entier à un point quand ses extrémités tendent vers
un même point limite. La courbe B, par exemple, ne satisfait pas à
cette restriction. L. Zoretti^ 1 ') appelait d’abord „absolument fermé“, puis
ensemble irréductible simple, un ensemble jouissant de cette propriété.
Un tel ensemble est identique à Varc simple de S. Janiszewski*
+ La définition générale de G. Cantor permet de donner une définition
du mot tangente. S. Janiszewski 38 ) appelle ainsi une droite jouissant
34) *i/. Zoretti, J. math, pures appl. (6) 1 (1905), p. 9.*
35) +E. Phragmén, Acta math. 7 (1885/6), p. 43; voir aussi L. Zoretti, J. math,
pures appl. (6) 1 (1905), p. 9.*
36) *H importe de remarquer que même les lignes irréductibles sont d’une
complication assez grande; on est ainsi amené à chercher d’autres restrictions,
comme celle de l’ensemble absolument fermé 32 ). D’après L. Zoretti, il vaut mieux
reconnaître que l’on n’a pas prévu dès le début jusqu’où pouvait aller la com
plication de notre conception vulgaire de ligne, et chercher à démontrer des
propriétés générales en prenant une définition aussi large que possible. Ce n’est
évidemment pas la première fois qu’en approfondissant une conception, elle se
complique (sans s’obscurcir d’ailleurs) dans des proportions inattendues. L’histo
rique du mot fonction en fournit un exemple topique [cf. II 1, 1 à 3]; le droit
de chacun de choisir comme sujet d’études une acception plus ou moins large
de ce mot est cependant incontestable.*
*La complication de la notion de ligne cantorienne ou de ligne irréductible
est mise en évidence par S. Janiszewski [C. R. Acad. sc. Paris 150 (1910), p. 1502],
L. E. J. Brouwer [Math. Ann. 68 (1910), p. 422], A. Denjoy [C. R. Acad. sc.
Paris 151 (1910), p. 138], L. Zoretti [C. R. Acad. sc. Paris 150 (1910), p. 1505;
151 (1910), p. 201]; Acta math. 34 (1911) sous presse]. Des exemples donnés
par L. E. J. Brouwer montrent qu'un continu irréductible peut diviser le plan
en deux régions séparées.*
37) *Ann. Ec. Norm. (3) 26 (1909), p. 492.*
38) *C. R. Acad. sc. Paris 150 (1910), p. 606.*