5. Arcs d’une ligne analytique.
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que le point P soit également point-limite 45 ), ou encore que tous les
points de la ligne voisins du point P ne puissent être obtenus au
moyen d’éléments de centre P 46 ).
L’ensemble des points d’une ligne analytique dont les coordonnées
sont voisines d’un système de valeurs données peut donc présenter des
circonstances très diverses. Afin de concevoir plus facilement ces
différents cas, et en même temps d’étudier plus commodément la façon
dont se comporte la courbe à l’infini, ou considère souvent une ligne
analytique comme formée par la réunion de plusieurs arcs 47 ), c’est-à-dire
de portions d’un seul tenant dont on trouvera les extrémités par la règle
suivante: quand un point P 0 est en même temps centre de plusieurs
la dérivée ( ^~ prend à chaque fois des valeurs différentes; il existe une in-
dx
finité d’éléments de la ligne, tous différents, ayant pour centre le point (0,0).
46) Supposons la variable complexe x d’abord inférieure à 1 en valeur ab
solue et posons
1 |/1 — ar
log e (1 + l/l — »•) 2 log e 2
Prenons pour x = 0 la détermination -f- 1 de la racine carrée et la valeur réelle
du logarithme (log e 2 désigne aussi le logarithme népérien réel de 2). Alors la
fonction y est analytique et prend pour x = 0 la valeur
Faisons décrire
2 loge 2
à la variable x un chemin tournant une fois autour d’un des points x — + 1 et
revenant au point a? = 0; la racine carrée revient avec la valeur — 1; y a donc
la même valeur limite —; Mais le point îc = 0, « = —=- -■ forme main-
2 loge 2 2 iog e 2
tenant un point limite de la forme analytique définie par l’élément de fonction
du début.
46) Deuxième exemple [Voir F. Klein, Anwendung der Differentialrechnung
auf Geometrie 26 ), (nouv. éd.) p. 239; et A. Schoenflies, Math. Ann. 58 (1904), p. 216]:
Un point quelconque d’une épicycloïde est centre d’un seul élément de la courbe
ou de deux au plus. Cependant quand le rapport des rayons du cercle fixe et du
cercle générateur est irrationnel et que par conséquent les différents arcs de la
courbe forment un ensemble dense dans une couronne circulaire, il existe dans
le voisinage de tout point de la courbe une infinité de points qui ne dérivent
nullement du ou des éléments ayant leur centre au point donné.
47) Quand on se borne à la considération d’une ligne réelle analytique, le
même mot est employé avec une acception un peu différente; il sert à désigner
une partie de la ligne qu’on peut engendrer par le mouvement continu d’un
point et cela de façon qu’aucune portion n’en soit plusieurs fois décrite [voir
Encyclopaedia Brittanica (9° éd.) 6, Edimbourg 1878, p. 716 (article „curve“)].
Si l’on adopte ce sens, un arc peut se couper lui-même. Cela ne se produit
pas avec la définition du texte. On désigne aussi souvent par le même nom une
portion d’une courbe analytique réelle plane le long de laquelle une des coor
données est fonction univoque de l’autre.