178 S. von Mangoldt. III 2. Les notions de ligne et de surface. L. Zoretti.
seuls peuvent, d’après lui, être l’objet de l’expérience et de l’observation,
tandis que les lignes mathématiques qui font l’objet des mathématiques
rationnelles, pas plus d’ailleurs les lignes analytiques que celles qui
ne le sont pas, ne peuvent en aucune manière être observées.
D’après cela, on peut bien demander à l’observation et à l’expéri
mentation des renseignements sur les propriétés des traits fonctionnels,
mais, par contre, elles ne peuvent nous eu fournir aucun sur les lignes
envisagées dans les mathématiques rationnelles. Il faudra donc examiner
dans chaque question particulière dans quelle mesure ce que nos sens
nous apprennent reste valable pour les lignes mathématiques abstraites.
Le procédé habituel qui conduit à ces lignes par des abstractions
successives peut faire disparaître des propriétés essentielles de la ligne
physique, comme par exemple l’existence d’une tangente approchée
ou celle d’une longueur d’arc. Ces considérations expliquent les con
tradictions qui ont paru si souvent s’élever entre les résultats de
l’expérience et ceux des mathématiques de précision.
Nous rattacherons à ce qui précède les travaux de K. Weierstrass 83 )
sur la représentation approchée d’une fonction. Soit donné dans un
intervalle fini un trait fonctionnel. Il est toujours possible de trouver
une fonction réelle analytique, et même une fonction entière g(x), telle
que la ligne
y = 9{x)
se trouve, dans l’intervalle considéré, constamment située dans ce
trait. On peut même déterminer cette ligne de façon qu’elle satisfasse
à la condition supplémentaire qu’il y ait dans tout l’intervalle coïn
cidence (approchée) suffisante entre sa pente et sa courbure d’une part
et celles du trait fonctionnel d’autre part 84 ). D’après cela, et dans le
but de satisfaire de la façon la plus simple possible aux conditions
imposées par la nature, dans le but également de faire „économie
de pensée“, on a pu se borner jusqu’ici dans les applications des
mathématiques à la considération des lignes analytiques. Mais on
constatera que l’on n’a pas encore complètement éclairci la question du
parti que l’on pourrait tirer de l’introduction de lignes non analytiques
dans le domaine des mathématiques appliquées 85 ).
82) F. Klein, Anwendung der Differentialrechnung auf Geometrie * 6 ), nouv.
éd. p. 19, 39/41, 228.
83) Sitzgsb. Akad. Berlin 1885, p. 633/8, 789/805; Werke 3, Berlin 1903,
p. 1/31.
84) F. Klein, Anwendung der Differentialrechnung auf Geometrie !6 ), (nouv.
éd.) p. 103/7.
85) Gutachten der philosophischen Fakultät der Georg August-Universität
zu Göttingen, betreffend die Beneke-Preisaufgabe für 1901, Nachr. Ges. Gott. 1901,