4. Compatibilite des postulats.
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tout intéressant de savoir à l’aide de quel critère on peut reconnaître
pratiquement la compatibilité logique de n’importe quel système de
postulats ou d’bypothèses qu’il faut admettre a 'priori pour construire
une géométrie quelconque.
Les avis sont partagés à cet égard. Pour quelques-uns ce critère
est le résultat de l’expérience et de l’intuition. D’autres, et parmi eux
il faut citer tout particulièrement D. Hilbert, pensent que la logique
peut, à elle seule, établir la compatibilité des propriétés fondamen
tales des nombres entiers 34 ).
+ C’est là un problème délicat qui a suggéré quelques réflexions
critiques 35 ).*
La question de l'indépendance des concepts primitifs a été étudiée
surtout par les géomètres italiens de l’école logique mathématique de
G. Peano 36 ). Ces géomètres ont, en particulier, cherché à réduire le
nombre des concepts sur lesquels reposent les constructions géomé
triques (cf. n° 6).
Etant donnés plusieurs concepts A, B, G, , . . on peut se demander
si l’un d’eux, G par exemple, peut être entièrement défini au moyen
des concepts A et B. Mais cette question n’a de sens qu’autant
qu’on énonce les relations fondamentales supposées établies entre A,
B et G.
Supposons que ces relations fondamentales a, h, c, . . . soient
données sous une forme purement logique. On pourra leur donner
deux acceptions différentes:
1°) une acception concrète les faisant considérer comme postulats
fondamentaux du système de géométrie qui a pour base les concepts
primitifs A, B, G, . . .
2°) une acception abstraite qui fait envisager A, B, C, .. . comme
des symboles correspondant à des objets indéterminés, lesquels pourront
être fixés ultérieurement au moyen d’une convention arbitraire.
Prenons cette dernière acception abstraite de a, b, c, ... et
supposons, pour fixer les idées, qu’il y ait seulement trois concepts
primitifs A, B, C. Cherchons alors à interpréter de deux façons le
34) Verhandl. des 3 ten internat. Math.-Kongresses Heidelberg 1904, pubi, par
A. Krazer, Leipzig 1905, p. 174/85.
35) *Voir à ce sujet, F. Emiques, Problemi della scienza * s ), p. 190; trad.
J. Dubois, Les problèmes de la science et la logique, Paris 1908, p. 190; trad.
K. Grdling, Problème der Wissenscbaft 1, Leipzig 1910, p. 195.*
36) *Voir en particulier M. Pieri, I principii della geometria di posizione
composti in sistema logico-deduttivo [Memorie Accad. Torino (2) 48 (1898),
p. 1/62];* A. Padoa, L’enseignement math. 5 (1903), p. 85.