14. Théorie des imaginaires de von Staudt.
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Quant à la „droite imaginaire de seconde espèce“ il la définit par
l’ensemble d’une involution elliptique sur un système réglé et d’un
sens déterminé sur ce dernier. Les deux éléments imaginaires consti
tués par une même involution avec les deux sens différents sur la forme
à laquelle l’involution appartient s’appellent „conjugués“.
Soient AA X ,BB X deux couples quelconques de l’involution ellip
tique; les deux sens différents sont alors les sens ABA X , AB X A X ,
et les éléments imaginaires conjugués correspondants sont repré
sentés respectivement par les séries d’éléments ABA X B X et AB X A X B.
Si les couplet AA X , BB X sont harmoniques, la représentation s’ap
pelle aussi harmonique. Parmi les représentations d’un élément imagi
naire déterminé, qui ont un premier élément donné A, il y en a tou
jours une et une seule qui soit harmonique.
La théorie de K. G. Chr. von Staudt est donc une théorie des in-
volutions et des sens dans les formes de rang un; les théorèmes qui
s’y rapportent pourraient être énoncés en parlant uniquement de points,
de droites et de plans réels.
L’incidence des éléments réels et imaginaires, ainsi que des élé
ments imaginaires entre eux, est définie de telle façon que tous les
théorèmes concernant la détermination unique et les intersections de
droites et de plans subsistent également dans le domaine imaginaire.
K. G. Chr. von Staudt appelle jet ( Wurf) l’ensemble de quatre
éléments d’une forme de rang un, considérés dans un ordre déter
miné * 101 ). Deux jets correspondants dans deux figures projectives s’ap
pellent aussi projectifs ou égaux. En partant de définitions appro
priées pour les opérations fondamentales K. G. Chr. von Staudt 102 )
développe un „calcul des jets“ et fait correspondre à chaque en
semble de jets égaux entre eux un nombre 103 ) qui se confond avec
points sont en même temps les points bases du faisceau de cercles qui a Taxe
des x pour axe central et qui découpe sur la droite l’involution proposée.
Décrivons autour de ces points ajrbi deux cercles dans le même sens, par
exemple dans le sens des aiguilles d’une montre, et étendons par voie de con
tinuité le sens des cercles à l’axe des x; nous obtiendrons sur celui-ci les deux
sens opposés.
*(7. Stephanos [Bull. sc. math. (2) 7 (1883), p. 204/14] a tenté de justifier la
théorie de K. G. Chr. von Staudt par des considérations de nature essentiellement
différente (Note de G. Loria).*
101) *On a employé aussi le mot quaterne [cf. III 1, 26] et les mots groupe,
homozygie [cf. C. Stephanos, Math. Ann. 22 (1883), p. 313].*
102) Beiträge zur Geometrie der Lage, fase. 2, Nuremberg 1857, p. 166 et,
plus généralement § 19 à 21.
103) Id. fase. 2, p. 259 (§ 27 et 28).
Encyclop. des scienc. mathémat. III 1.
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