218 G. Fano. III 3. Géométrie synthétique et géométrie analytique. S. Garnis.
dans les configurations de rang supérieur les correspondances antipro
jectives se distinguent des projectives uniquement par ce fait que les
jets correspondants non neutres sont d’espèces contraires 132 ). Les théo
rèmes relatifs à la détermination des correspondances projectives par
trois, quatre, cinq couples d’éléments correspondants en position
générale, ainsi que les constructions les plus simples, peuvent être
immédiatement étendus aux correspondances antiprojectives; il se pré
sente au contraire des différences en ce qui concerne les éléments
doubles. L’étude des „antiinvolutions“ (c’est-à-dire des correspondances
antiprojectives qui se confondent avec leurs inverses) [cf. n 08 11 et suiv.]
conduit à la généralisation de la notion de „chaîne“ de K. G. Chr. von
Staudt; une chaîne d'espèce r est, au point de vue de la géométrie pro
jective, identique à l’ensemble des éléments réels d’une forme fonda
mentale réelle de rang r.
Ces correspondances (mais non les antipolaires, dont il va être
question) avaient été étudiées peu de temps auparavant par G. Juel 133 134 )
sous le nom de „symétralités“; mais les recherches de G. Segre sont
indépendantes de celles de G. Juel et plus approfondies.
+ Elles ont été poursuivies par G. Sforza lu ).*
Les correspondances „antipolaires“ du plan et de l’espace engen
drent les „hyperconiques“ et les „hypersurfaces du second degré“ 135 )
qui comprennent l’ensemble (co 3 ou oo 5 ) des points autoréciproques
de la forme fondamentale, quand il en existe.
On peut former avec ces figures des faisceaux et des systèmes
linéaires supérieurs dont les éléments peuvent être engendrés dans
certains cas, mais non toujours, par des faisceaux antiprojectifs de
droites ou de plans; c’est là une nouvelle différence par rapport à la
géométrie projective.
Au contraire la théorie des transformations linéaires qui trans
forment en elle-même une hyperconique ou une hypersurface du second
degré (c’est-à-dire les antipolarités qui les définissent) se rattache assez
étroitement à la géométrie projective des sections coniques et des
surfaces du second degré 136 ).
Analytiquement, ce sont les transformations linéaires automorphes,
132) G. Segre, Atti Accad. Torino 26 (1890/1), p. 692.
133) Bidrag til den imaginare Linies og den imaginare Plans Geometri,
Diss. Copenhague 1885; líber einige Grundgebilde der projectiven Geometrie,
Acta math. 14 (1890/1), p. 1.
134) *Giorn. mat. (1) 30 (1892), p. 159/87 (Texte et note de G. Loria).*
135) G. Segre, Atti Accad. Torino 26 (1890/1), p. 592.
136) Cf. IL 18, 36, 87 et III 4.