232 G. Fano. III 3. Géométrie synthétique et géométrie analytique. S. Carrus.
second ordre. Et effectivement, S. Thieme construit l’ensemble des
surfaces d’ordre n qui sont polaires des points de l’espace par rapport à
une surface d’ordre n 1, puis aussi un faisceau, un réseau et un
système linéaire quelconque de tels ensembles, en supposant, ce qui
a lieu pour n = 2, que les constructions et les propriétés correspon
dantes sont déjà connues pour les surfaces d’ordre n. Mais il ne con
sidère là que les éléments réels ; et le théorème relatif aux points d’in
tersection d’une droite avec une courbe plane ou une surface n’ap
paraît chez lui que sous la forme: „Les courbes et les surfaces
d’ordre n + 1 contiennent au plus n -f- 1 points d’une droite donnée,
ou elles contiennent la droite toute entière“ 209 ). Sans doute, sa théorie
pourrait être conservée en grande partie dans le cas d’éléments com
plexes, mais la difficulté principale, la démonstration du théorème sur
la constance du nombre des points d’intersection (réels ou imaginaires),
serait encore à surmonter.
Dans un mémoire ultérieur, H. Thieme 21 °) traite ce problème
particulièrement pour les surfaces du troisième ordre, en prenant
comme point de départ la théorie des surfaces du second ordre et de
leurs systèmes linéaires.
Bien qu’incomplet, l’essai de H. Thieme était rationnel. Pour
pouvoir considérer les figures algébriques du troisième ordre et au-
dessus, à l’exemple de K. G. Chr. von Staudt, sans sortir du domaine
des éléments réels, il fallait commencer par s’élever des systèmes
polaires ordinaires, c’est-à-dire des correspondances bilinéaires, aux
correspondances „trilinéaires“
et ainsi de suite. Les systèmes polaires mentionnés plus haut consti
tuent un premier pas dans cette voie 211 ).
209) H. Thieme, Z. Math. Phys. 24 (1879), p. 284.
210) Die Flächen dritter Ordnung als Ordnungsflächen von Polarsternen
[Math. Ann. 28 (1887), p. 133/51].
211) Les correspondances linéaires d’ordre n dans les formes de rang un ont
été étudiées, surtout pour n — 3, dans plusieurs travaux. On trouve déjà des
indications sur ce sujet dans F. August [De superficiebus tertii ordinis, Diss.
Berlin 1862] et d’une façon plus détaillée et plus systématique dans J. Bosanes
[lieber linear-abhängige Punktsysteme, J. reine angew. Math. 88 (1880), p. 241,
§ 9]; H. Schubert [Die trilineare Beziehung zwischen drei einstufigen Grundge
bilden, Math. Ann. 17 (1880), p.457]; B. Klein [Theorie der trilinear symmetrischen
Elementargebilde, Habilitationsschrift Marbourg 1881]; C. Le Paige [Mém. cou
ronnés et savants étrangers Acad. Belgique in 4°, 42 (1879), mém. n° 4, p. 1/71;
F. Folie et C. Le Paige [Mém. Acad. Belgique 43 (1880/2), 2 e partie, mém. n° 2,
p. 1/43; 45 (1882/4), mém. n° 1, p. 3/45; C. Le Paige, Bull. Acad. Belgique (3) 5