236 G. Fano. H! 3. Géométrie synthétique et géométrie analytique. S. Carrus.
établir d’une manière purement algébrique le théorème fondamental
de l’algèbre, de même on est obligé de déduire la démonstration de
ce théorème des considérations sur les correspondances continues ex
posées dans le mémoire précédent 214 ).
Ces deux travaux formaient la première et la deuxième partie
d’un manuscrit présenté en 1887 à l’„Accademia dei Lincei“. La troisième
partie contenait seulement une esquisse, publiée par G. Segre après la
mort de l’auteur 216 ), des recherches ultérieures en vue d’une théorie
purement synthétique des courbes planes algébriquee. Cette esquisse
contient la définition géométrique des courbes d’ordre n par une sorte
de correspondance w-linéaire, et le théorème de Bézout sur les inter
sections de deux courbes d’ordres m et w 217 ).
Géométrie algébrique à plusieurs dimensions.
28. Essais sur la conception analytique d’espaces à plusieurs
dimensions. Si, en géométrie, on s’est borné pendant longtemps à
considérer trois dimensions au plus, cela tient simplement à la limi
tation correspondante de notre faculté de perception. Mais l’appli
cation de l’algèbre à la géométrie ayant montré comment les résul
tats analytiques liés à la théorie des fonctions d’une, de deux, ou de
trois variables sont susceptibles d’une représentation géométrique ac
cessible aux sens, il était naturel de chercher également une représen
tation géométrique pour le cas d’un plus grand nombre de variables,
et par suite, pour conserver aussi l’analogie de langage, de ne pas
parler seulement de „multiplicités s’étendant à volonté“ mais aussi
d’„espaces à un nombre quelconque de dimensions“ [III 1, 22; III 26].
Et c’est ce qui arriva sans que l’on se préoccupât même tout d’abord
de l’existence de tels espaces (question que l’on regardait comme plutôt
métaphysique que mathématique); que cette représentation pût être
perceptible aux sens ou suprasensible, on la trouva utile et on en
fit un usage répété. C’est probablement A. Cayley qui dans ses „chapters
on the analytical geometry of (n) dimensions 218 )“ a eu la première idée
d’une telle conception; mais il ne la développa qu’en 1869 dans son
„Memoir on abstract geometry 219 )“. A. L. Cauchy 22 °) remarqua aussi
combien la géométrie à plusieurs dimensions est propre à „éclaircir un
216) Teoría generale delle corrispondenze proiettive e degli aggruppamenti
proiettivi nelle forme fondamental! a due dimension! [Atti R. Accad. Lincei
Bendic. (5) 3 II (1894), p. 225 [30 décembre 1887]].
217) Yoir aussi G. Segre, Rend. Cire. mat. Palermo 6 (1892), p. 208,
218) Cambr. math. J. 4 (1843/5), p. 119; Papers 1, Cambridge 1889, p. 55.
219) Philos. Trans. London 160 (1870), p. 51 ; Papers 6, Cambridge 1893, p.456.