80. Perfectionnement et développement de la conception projective. 289
géométrie à n dimensions permettent de simplifier certaines recherches
sur des configurations, puisque l’on peut déduire celles-ci, par des
sections planes, d’autres configurations plus simples contenues dans
des espaces supérieurs. Mais quoiqu’il n’y eût là aucune difficulté de
principe 231 232 ), ce n’est que plus tard que l’on donna suite à cette idée.
Vers 1870, la géométrie à plusieurs dimensions commence à être
une véritable science autonome avec des travaux analytiques au début,
mais à tendance géométrique de plus en plus accusée par la suite. Nous
ne rappellerons ici que les travaux qui frayèrent la voie, et nous renver
rons pour les autres à l’article III 26.
Dans ses recherches sur les correspondances univoques entre
courbes et surfaces algébriques, M. Nother 233 ) prend déjà en considé
ration le cas de n dimensions. A. Clébsch 234 ) fait intervenir le point
de vue des invariants, et nous apprend ainsi à déterminer par des
coordonnées, dans un espace à n dimensions, des espaces linéaires de
moindre dimension. G. H. Halphen 229 ) et M. Nother 235 ) considèrent
l’intersection générale de deux multiplicités algébriques dans l’espace
à n dimensions, même dans le cas où il y a des points multiples;
C. Jordan développe la géométrie métrique de l’espace à n dimensions
en coordonnées cartésiennes 236 ), tandis que E. d’Ovidio 237 ) achève la
détermination métrique projective générale dans l’espace à n dimensions.
Dans les travaux de E. Klein 238 ) apparaissent à chaque instant des
considérations de géométrie à n dimensions, surtout à propos des multi
plicités du second degré et des problèmes qui s’y rattachent concernant
231) Sur quelques théorèmes de la géométrie de position [J. reine angew.
Math. 31 (1846), p. 217; Papers 1, Cambridge 1889, p. 321].
232) Les propriétés métriques essentielles de l’espace à n dimensions sont
contenues dans un mémoire présenté en 1852 par L. Schläßi à l’Académie de
Vienne, mais publié seulement en 1901 par J. H. Graf [Theorie der vielfachen
Kontinuität, Neue Denkschriften schweizerische Naturf. Ges. 38 (1901)].
233) Math. Ann. 2 (1870), p. 293.
234) Über eine Fundamentalaufgabe der Invariantentheorie [Abh. Ges. Gött. 17
(1872), math. mém. n° 1; Math. Ann. 5 (1872), p. 427]. Une Indication relative aux
coordonnées d’espaces de dimensions inférieures contenus dans un espace à n di
mensions se trouve dans H. Grasswann, Die lineale Ausdehnungslehre, Leipzig 1844,
p. 163; (2 e éd.) Leipzig 1878; Werke l 1 , publ. par F. Engel, Leipzig 1894, p. 188.
235) Sitzgsb. phys.-medic. Soc. Erlangen 9 (1876/7), p. 66/9 [4 décembre 1876];
Math. Ann. 11 (1877), p. 571/4.
236) C. R. Acad. sc. Paris 75 (1872), p. 1614; Bull. Soc. math. France 3 (1874/5),
p. 103.
237) Le funzioni metriche fondamentali [Atti R. Accad. Lincei, Memorie mat.
(3) 1 (1876/7), p. 133/93.
238) Nachr. Ges. Gött. et Math. Ann. de 1868 à 1872.