240 G. Fano. III 3. Géométrie synthétique et géométrie analytique. S. Garrus.
la géométrie réglée 239 ), la projection stéréographique, la détermination
métrique projective générale. Dans son programme d’Erlangen 240 )
F. Klein envisage également l’espace à n dimensions.
Dans le mémoire fondamental de W. K. Clifford „on the classi
fication of loci“ 241 ), qui aborde l’étude générale des courbes dans un
espace quelconque, les considérations synthétiques alternent déjà avec
des considérations analytiques. La géométrie projective purement syn
thétique de l’espace à n dimensions commence en 1881 avec un mémoire
de G. Veronese 242 ), où l’espace à n dimensions est engendré géométri
quement par projection d’un espace à n—1 dimensions d’un point pris
hors de celui-ci 243 ); les opérations fondamentales de la projection et
de la section y sont appliquées systématiquement pour obtenir des
figures d’un espace quelconque, en particulier d’un espace à trois
dimensions, comme projections d’autres figures d’un espace supérieur,
et pour déduire les propriétés des premières de celles des dernières.
Certains chapitres de ce mémoire sont consacrés aux correspondances
projectives de deux espaces à n dimensions, à la génération des mul
tiplicités algébriques par des formes fondamentales projectives, aux
multiplicités quadratiques à n — 1 dimensions d’un espace à n dimen
sions; dans le quatrième chapitre, les formules de Flüclcer-Cayley
relatives aux singularités d’une courbe plane ou gauche |n os 19 à 21]
sont étendues aux courbes de l’espace à n dimensions.
Ce mémoire de G. Veronese inaugura en Italie une ère de grande
239) „La géométrie réglée est la géométrie d’une multiplicité quadratique à
quatre dimensions M\ dans l’espace à cinq dimensions“ [Math. Ann. 5 (1872),
p. 261 et suiv.].
240) Yergleichende Betrachtungen über neuere geometrische Forschungen,
Progr. Erlangen 1872; réimpr. Math. Ann. 43 (1893), p. 63; trad. italienne par
G. Fano, Ann. mat. pura appl. (2) 17 (1889/90), p. 307 ; trad. française par H. Padé,
Ann. Éc, Norm. (3) 8 (1891), p. 87/102, 173/99.
241) Philos. Trans. London 169 part II (1879), p. 663; Papers, Londres 1882,
p. 303.
242) Math. Ann. 19 (1882), p. 161.
243) ^Considérons un espace S n h n dimensions. Si l’on suppose les variables
x t , îc 2 , . . ., x n liées par p relations linéaires, on obtient un espace linéaire
S n _ p à, n—p dimensions contenu dans S n . Si l’on prend alors un point arbitraire
A de S n on peut par J. et S n _ p faire passer un espace linéaire S n _ p + 1 à n—p-\-1
dimensions. En prenant l’intersection de ce dernier avec un espace S p _i à p— 1
dimensions on n’obtient en général qu’un seul point A' qui s’appelle la projection
de A sur l’espace S p _i, le point de vue étant l’espace S n _ p . Dans cette per
spective généralisée le point de vue est un espace linéaire S n _ p et l’on pro
jette sur un espace linéaire S p _i. Si l’on prend p—n le point de vue se réduit
à un point et l’on projette sur un espace S n _ 1 à n — 1 dimensions. En parti
culier pour n = 3, on a la projection conique habituelle sur un plan.*