34. Digression sur la théorie des fonctions.
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Le principe de la conservation du nombre suppose, en effet, que
la détermination des figures demandées puisse être réduite à la réso
lution d’une équation algébrique, dont les coefficients contiennent des
paramètres. Mais l’énoncé donné ci-dessus est encore quelque peu in
déterminé, et ce n’est que tout récemment que F. Severi™) a indiqué
les hypothèses sous lesquelles il peut être appliqué sans exception.
Il faut pour cela que les conditions dont il s’agit soient exprimables
par des sommes de conditions irréductibles d’une même dimension.
Dans les mémoires de M. Chasles et de J. Fh. E. de Fauque de
Jbnquières il est souvent question de déduire certains nombres, relatifs
à des systèmes de courbes et surfaces, d’autres nombres élémentaires
dits caractéristiques de ces systèmes. Cette déduction a été présentée
dans quelques cas par G. H. Halphen 271 272 273 ) comme une sorte de multipli
cation symbolique, et H. Schubert™) en a tiré une méthode générale
pour introduire successivement de nouvelles conditions, formées avec
des conditions plus simples (il en est bien ainsi des sommes consi
dérées ci-dessus), et obtenir les modules qui s’y rapportent eu effec
tuant la dite multiplication sur les modules de ces conditions simples.
Ce calcul lui permit de donner dans son „Kalkül der abzahlenden
Geometric“ 269 ) un exposé tout à fait systématique de la géométrie
énumérative. La formation des modules élémentaires qui lui sont
nécessaires repose sur les deux méthodes principales dérivées de l’algèbre,
le principe de la conservation du nombre et le principe de correspon
dance, qui fournissent respectivement les formules dites „d’incidence“
et les „formules de coïncidence“: on applique ensuite, à ces modules
élémentaires, le calcul symbolique. Formules et calcul ont été plus
tard étendus aux espaces à plusieurs dimensions [cf. III 4, 26].
Géométrie infinitésimale.
84. Digression sur la théorie des fonctions. Les recherches
de géométrie infinitésimale diffèrent des précédentes surtout en ce
qu’elles ne se rapportent pas généralement à une figure toute entière
(courbe, surface, etc.) mais seulement à un certain „domaine“ entourant
un élément. Peu importe donc pour la plupart de ces recherches que
la figure à étudier soit ou ne soit pas algébrique ou même analytique.
Cette circonstance conduit à une division de la géométrie en deux
271) Rend. Cire. mat. Palermo 33 (1912), p. 313,
272) C. R. Acad. sc. Paris 76 (1873), p. 1074.
273) Math. Ann. 10 (1876), p. 1, 318; communications résumées Nachr. Ges.
Gôtt. 1874, p. 267/83; 1875, p. 359/87.