248 G. Fano. III 3. Géométrie synthétique et géométrie analytique. S. Car rus.
parties, conformément à la division des fonctions en deux classes,
comme nous allons le voir.
On sait que
™=f 0)
est une fonction de la variable réelle z 2U ) quand, dans un certain
intervalle, à toute valeur réelle de z correspondent une ou plusieurs
valeurs réelles déterminées de w. Cette „dépendance“ est la seule
marque caractéristique de la notion de fonction; toutes les autres
propriétés, dont il est ordinairement question à propos des fonctions,
n’appartiennent qu’à des classes particulières de fonctions.
Parmi les fonctions d’une variable réelle, il y a
1°) des fonctions discontinues,
2°) des fonctions continues mais non dérivables,
3°) des fonctions continues, dérivables une ou plusieurs fois, ou
même à l’infini, mais pas encore analytiques,
4°) des fonctions analytiques.
Mais si, au lieu de limiter la variabilité de z aux valeurs réelles,
on admet aussi des valeurs complexes [II B], il convient de restrein
dre la notion de fonction, et de n’appeler ainsi que les fonctions ana
lytiques, c’est-à-dire celles que l’on peut, à l’intérieur d’un certain con
tour, développer en série entière, uniformément convergente, dont les
coefficients peuvent être, eux aussi, des nombres complexes.
La série entière
w = a + b(z — z 0 ) -f c{z — zff + ,
supposée convergente à l’intérieur d’un cercle déterminé ayant son
centre en z 0 , définit alors d’après K. Weier strass 274 275 ) un „élément de
274) D’après G. Lejeune-Lirichlet [cf. II 1, 8].
275) K. Weierstrass, Einleitung in die Theorie der analytischen Funktionen
(cours ms. non publié) § 122. La définition d’une fonction de variable complexe
u -)- iv = f(x -J- iy)
fonction monogène d’après A. L. Cauchy [Exercices d’analyse et de phys. math. 4,
Paris 1847, p. 346] et d’après B. Biemann [Grundlagen für eine allgemeine Theorie
der Functionen einer veränderlichen komplexen Grösse, Diss. Göttingue 1851, p. 1/2;
Werke (2 e éd.), publ. par H. Weber, Leipzig 1892, p. 3/4; trad. L. Laugel, Paris
1898, p. 1/3] est basée au contraire sur la condition que les fonctions réelles u
et v satisfassent aux équations différentielles [II8]
du dv du dv
dx dy dy dx
Cette définition est plus générale que celle de K. Weierstrass. Les fonctions
monogènes mais non analytiques ont été envisagées récemment par E. Bord [C. R.
Acad. sc. Paris 154 (1912), p. 568, 1491; Bull. Soc. math. France 40 (1912), p. 205].