35. La géométrie d’une portion limitée de l’espace. 249
fonction“; de cet élément on déduit la fonction totale correspondante
par le 'prolongement analytique [II 8].
Il en est de même, d’une façon correspondante, pour les fonc
tions de plusieurs variables.
Si nous faisons abstraction des fonctions discontinues et des fonc
tions continues non dérivables de variables réelles, dont l’intervention
en géométrie est étudiée dans l’article III 2, nous pouvons grouper
comme il suit les autres fonctions de variables réelles et complexes:
1°) Les éléments de fonction c’est-à-dire d’une part les fonctions
continues, dérivables une ou plusieurs fois, de variables réelles, mais
pour lesquelles on n’exige pas encore la condition d’être développables
en série entière dans le domaine de définition; et d’autre part les
fonctions analytiques de variables réelles ou complexes, lorsqu’on en
limite la considération à de simples séries entières;
2°) Les fonctions totales, définies dans le domaine circonscrit par
leurs limites naturelles éventuelles [II 8; III 2, 8] pour toutes les valeurs
complexes des variables et qui, à l’exception des. points singuliers,
sont partout continues, dérivables à l’infini, et développables en série
entière.
35. La géométrie d’une portion limitée de l’espace opposée à
la géométrie de l’espace tout entier. Conformément à ces deux
dernières classes de fonctions, on peut diviser la géométrie en deux
parties 276 ) :
1°) géométrie dans une portion d’espace limitée ou géométrie infi
nitésimale, ou encore géométrie différentielle au sens étroit du mot 277 ),
correspondant à l’emploi des éléments de fonction.
2°) géométrie de l’espace tout entier, correspondant à l’emploi
des fonctions totales.
Cette division est applicable à toutes les branches de la géomé
trie [III 5, 3].
A la première partie appartiennent la plupart des applications du
calcul différentiel et du calcul intégral à la géométrie [voir les différents
articles de géométrie infinitésimale, en partie. III 29 et III 30], Ici
on n’a affaire ordinairement qu’à des fonctions de variables réelles,
auxquelles pour des valeurs générales des variables on impose seule
ment d’être dérivables un certain nombre (fini) de fois 278 ). L’intro-
276) F. Klein, Vorlesungen über höhere Geometrie (autographié) 1, Göttingue
1892/3; réédité Göttingue 1907, p. 6 et suiv.
277) C’est-à-dire comme application du calcul différentiel et du calcul inté
gral à la géométrie, et non comme contrepartie de la „géométrie algébrique“