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250 G. Fano. III3. Géométrie synthétique et géométrie analytique. S. Carrus.
duction de variables complexes permet parfois de traiter les questions
d’une façon plus commode et plus élégante par un algorithme con
venable [cf. seconde note du n° 19]; c’est ce qui arrive par exemple
dans la théorie de la représentation conforme des surfaces [II 8; III 33]
et dans la théorie des surfaces minima [III 32; III 33]; en particulier,
pour les dernières, dans les formules dites formules de Weierstrass.
A cette branche de la géométrie appartiennent encore la plupart
des recherches de S. Lie sur les groupes de transformations [II 23]
et les transformations de contact [III 34]; S. Lie, en effet, n’a envisagé
d’ordinaire que des fonctions à domaine de valabilité limité, sans pro
longement analytique, et parfois même simplement une notion de
fonction tout à fait imprécise 279 ).
La géométrie de l’espace tout entier traite, au contraire, des ques
tions où les figures géométriques sont considérées dans toute leur
extension. Les fonctions qui y interviennent doivent donc se laisser
prolonger, en partant de leurs éléments, en des fonctions totales bien
définies, ce qui nécessite le caractère analytique. La géométrie de
l’espace tout entier peut être appelée aussi géométrie des figures ana
lytiques, c’est-à-dire des figures définies par des fonctions analytiques,
ou des équations analytiques 280 ). Dans le cas de variables complexes,
ces figures possèdent la propriété caractéristique d’être définies com
plètement et d’une façon unique par une portion limitée quelconque
(mais finie): c’est une conséquence immédiate du principe de la re
présentation des fonctions analytiques par des séries entières, et de leur
prolongement analytique. Dans la géométrie de l’espace tout entier il y
a donc intérêt à attribuer aux variables, de prime abord, une variabi
lité complexe, c’est-à-dire de regarder dans les figures les éléments
réels et les éléments imaginaires comme tout à fait équivalents.
278) Cf. par ex. L. Bianchi, Lezioni di geometria differenziale, Pise 1894,
p. 1, 60; (2 e éd.) 1, Pise 1902; 2, Pise 1903; 3, Pise 1909; trad. allemande par
M. Lukat, Leipzig 1910.
279) La géométrie infinitésimale a des rapports remarquables
1°) avec la géodésie [YI 1 et YI 2], à cause des théories relatives à une
région limitée de la surface de la terre, dont s’occupe cette dernière;
2°) avec la physique mathématique, en particulier avec la théorie du poten
tiel [II 24] où l’on a constamment affaire à des représentations et à résoudre des
problèmes de valeurs bordées;
3°) avec la mécanique analytique, puisque plusieurs problèmes de mécanique
ont leur signification dans la géométrie infinitésimale. Ainsi, par exemple, le
„principe de la moindre action“ de C. G. J. Jacobi [IY 1, 55, 56] conduit à
la détermination des lignes géodésiques dans un espace où les variables de
J. L. Lagrange sont envisagées comme des coordonnées.
280) Définition précise dans l’article II 8.