9. Généralisations inductives; méthode fonctionnelle de Cayley. 279
On ne saurait donc regarder comme générales les démonstrations
dont il vient d’être question; leur portée dépend de celle des hypo
thèses qu’on y a faites.
Les postulats inhérents à la marche de la démonstration ont été
presque toujours peu approfondis par les auteurs dont on vient de
parler. E. Study G8 ) et G. Kohn 68 69 70 ) ont d’ailleurs contesté la légitimité
même du principe de conservation; ils reprochent surtout à H. Schubert
l’absence de certaines limitations dans l’énoncé de ce principe i0 ).
A côté du caractère algébrique du problème, la façon de formuler
de H. Schubert devrait, d’après G. Kohn, exiger avant tout que les
figures dont on considère les cas spéciaux fussent de nature à constituer
un ensemble fermé, au sens de G. Cantor [I 7]; elle devrait ensuite
exclure le cas où les formes de cet ensemble satisfont chacune à une
des conditions d’un système de conditions bien définies parmi les
quelles il y en a une ou plusieurs demandant trop, en sorte qu’elles
ne puissent être satisfaites, en général, par aucune des formes, mais
qu’elles le soient seulement par certaines des formes dans des cas
particuliers.
En réponse à ces objections 71 72 ), JR. Sturm n ) fait remarquer qu’en
tenant toujours bien compte des restrictions que H. Schubert fait
sur le nombre des paramètres on ne risque pas de se tromper en
cherchant les solutions dans les exemples proposés par E. Study et
G. Kohn.
F. Severi 7S ) a formulé de la manière suivante la restriction à faire
à cet égard dans l’énoncé général du principe de conservation:
68) E. Study, Geometrie der Dynamen, Leipzig 1903; Yerhandl. des 3. inter
nat. Math.-Kongresses Heidelberg 1904, publ. par A. Krazer, Leipzig 1905, p. 388;
Archiv Math. Phys. (3) 8 (1905), p. 271]. E. Study critique d’ailleurs non seule
ment la façon dont H. Schubert a formulé le principe, mais aussi le manque de
précision dans la plupart des applications; il soulève même des doutes au sujet
de la légitimité de certains des résultats obtenus.
69) G. Kohn, Archiv Math. Phys. (3) 4 (1903), p. 312.
70) D. Hilbert [C. R. du 2 ièm6 Congrès intern. math. Paris 1900, publ. par
E. Duporcq, Paris 1902, p. 95; Nachr. Ges. Gbtt. 1900, math.-phys. p. 253; Archiv
Math. Phys. (3) 1 (1901), p. 213] demande aussi un fondement plus rigoureux
du principe de la conservation du nombre.
71) Nous verrons plus loin [n° 33, note 263], en suivant un autre ordre
d’idées, que A. Brill a également précisé les limites dans lesquelles le principe
de conservation du nombre peut être utile et que, avant F. Severi 73 ), G. Z. Giam-
belli avait formulé ce principe d’une façon géométrique [n° 38, note 276].
72) Archiv Math. Phys. (3) 12 (1907), p. 113.
73) Rend. Cire. mat. Palermo 33 (1912), p. 313.