300 H. G. Zeuthen. III 4. Géométrie énumérative. M. Pieri.
méthodique des nombres relatifs aux singularités d’une courbe en
visagée soit comme lieu de points, soit comme enveloppe de tan
gentes. La connaissance du genre joue un rôle particulier dans la
question de savoir, par exemple, si une courbe donnée est irré
ductible 159 ).
19. Genre de surface et autres nombres analogues. Dans les
recherches de géométrie à trois dimensions, on peut faire un usage
analogue au précédent de l’égalité entre les genres de deux surfaces
en correspondance univoque. Les nombres des points fondamentaux
inhérents à une telle correspondance sont aussi très utiles à connaître.
H. G. Zeuthen a appliqué des méthodes énumératives à cet ordre de
recherches 16 °),
Il a donné les expressions de deux nombres P et J correspondant
à une surface algébrique quelconque déterminée et en a montré l’im
portance pour l’étude de deux surfaces dont les points se correspon
dent un à un. Dans ces expressions il n’a d’ailleurs pas seulement eu
égard aux nombres qui dépendent des singularités ordinaires de la
surface, mais aussi à ceux qui dépendent de certaines singularités
spéciales qui peuvent se présenter.
Le nombre P n’est autre que le genre arithmétique de la surface
déjà introduit par A. Cayley 161 ) et au sujet duquel A. Clebsch 162 ) avait
déjà démontré qu’il ne change pas par une transformation (1, 1).
à la recherche de l’ordre et des points à cycles multiples. On obtient ensuite
le genre au moyen d’une correspondance algébrique entre les points de la courbe
envisagée et ceux d’une autre courbe donnée.
159) Voir surtout M. Nüther, Acta math. 8 (1886), p. 161 [cf. note 63]. Dans
Ed. Weyr [Diss. Prague 1873] on rencontre déjà quelques exemples d’autres usages
que l’on peut faire encore de la connaissance du genre d’une courbe dans des
recherches énumératives.
160) Math. Ann. 4 (1871), p. 21; 10 (1876), p. 545; Lehrbuch *), n 0R 93 et 94.
Supposons ici, pour simplifier, que la surface n’ait d’autre singularité qu’une
courbe double, et désignons par m l’ordre de la surface, par m' son rang, par
m" sa classe, par ni" le nombre des plans tangents stationnaires qu’on peut lui
mener par un point de l’espace; on a alors les relations
24(P-f-1) = m” — 12m' -|- 24m,
J -J- 4 = m" — 2 ni -)- 3 m.
En tenant encore compte d’autres singularités, on peut aussi appliquer ces for
mules dans des questions d’énumération concernant les surfaces polaires réci
proques 108 ).
161) Philos. Trans. London 159 (1869), p. 227; Papers 6, Cambridge 1893,
p. 356.
162) C. R. Acad. sc. Paris 67 (1868), p. 1238.