324 H. G. Zeuthen. III 4. Géométrie énumérative. M. Pieri.
6°) le triangle, qu’il n’envisagea que plus tard 255 256 ).
Il n’y a cependant de formules absolument générales que dans
les trois premiers cas; puisque dans les cas 4°), 5°) et 6°) la présence
de deux grandeurs qui peuvent s’évanouir à la fois amène des consé
quences analogues à celles impliquées par le même fait dans les sys
tèmes de coniques 256 ). On peut aussi regarder comme un théorème re
latif aux caractéristiques la formule de A. Hurwitz donnant le nombre
des coïncidences qui ont lieu dans une correspondance singulière sur
une courbe algébrique [n° 17, note 134].
Appendice.
33. Établissement de nouveaux liens entre la géométrie
énumérative et l’algèbre. Comme on l’a déjà remarqué [n° 1], la
géométrie énumérative n’opère que sur les degrés des équations algé
briques; et cependant l’indépendance toujours croissante des méthodes
et l’abstraction toujours plus grande de ses problèmes qui se rappor
tent maintenant à des figures à autant de dimensions que l’on veut
accroissait toujours la difficulté de conserver les liens existant entre
les expressions numériques cherchées ou trouvées et les équations
auxquelles elles se rapportent. Or le maintien de cette liaison intime,
en nous rappelant toujours le point de départ et la vraie nature des
théories énumératives, est sans contredit un élément de la plus haute
importance pour le succès de ces théories. C’est grâce à cette liaison que
les recherches énumératives ont pu acquérir l’abondance et aussi la
certitude des résultats trouvés; et c’est encore elle qui, inversement,
nous permet d’interpréter algébriquement ces résultats, et par suite
de les transporter d’un domaine géométrique à un autre pour en dé
duire sur le champ la solution d’autres questions géométriques relevant
des mêmes équations. Aussi, même dans ces derniers temps, a-t-on
cherché à rétablir ces liens et à les renforcer 357 ).
255) Math. Ann. 17 (1880), p. 153. Cf. note 193.
256) Pour ce qui concerne les deux cas 4°) et 6°), voir les remarques de
G. H. Halphen [Bull. Soc. math. France 8 (1879/80), p. 31] et de H. Schubert [id.
8 (1879/80), p. 601. Pour le cas 6°), H. Schubert avait, dès le début, ajouté lui-
même les limitations nécessaires.
267) Grâce à la variété des aspects et à la jrichesse d’interprétation qui
caractérisent l’objet des recherches mathématiques, les occasions d’envisager une
même question aux deux points de vue géométrique et algébrique sont très fré
quentes. On peut citer ici, dans cet ordre d’idées, M. Caspar [Math. Ann. 59
(1904), p. 517] qui aborde, en se plaçant à un point de vue algébrique, des
questions analogues à celles dont on va parler dans ce chapitre.