Le corps est fini si les figures (ou éléments) qui le composent dé
pendent seulement de paramètres arbitraires; sinon, il est infini. Dans
le premier cas les paramètres dont dépendent les éléments du corps
peuvent être regardés comme les coordonnées de ces éléments. Citons,
en géométrie élémentaire, le corps fini des points, celui des droites,
celui des plans, celui des sphères, celui des faisceaux de plans, celui
des complexes linéaires, celui des faisceaux de plans parallèles, etc.
Lorsqu’un corps est fini, ses différents éléments sont échangés
entre eux par un groupe de transformations portant analytiquement
sur les coordonnées des éléments du corps. + Deux corps sont équiva
lents lorsque leurs éléments dépendent du même nombre de para
mètres et lorsque de plus les deux groupes de transformations sui
vant lesquels le groupe fondamental échange entre eux les élé
ments des deux corps sont semblables 141 ). Si deux corps sont équiva
lents on peut choisir les coordonnées de leurs éléments de manière
que ces deux groupes deviennent identiques; ou peut alors établir
entre les éléments des deux corps une correspondance univoque telle
que deux éléments correspondants des deux corps soient changés par
une transformation quelconque du groupe fondamental en deux autres
éléments correspondants. C’est ainsi qu’en géométrie élémentaire on
peut faire correspondre à toute droite de l’espace le faisceau de plans
dont cette droite est l’axe, ce qui met en évidence l’équivalence du
corps des droites et du corps des faisceaux de plans (non parallèles).
Il y a de même équivalence entre le corps des faisceaux de plans
parallèles et le corps des réseaux de droites parallèles, tout faisceau
de plans parallèles correspondant au réseau formé des droites perpen
diculaires aux plans du faisceau*
Nous avons jusqu’ici regardé l’espace comme engendré par des
points. Depuis l’introduction du principe de dualité, on a pris l’habi
tude de considérer aussi l’espace comme un ensemble de plans. De
ce point de vue on regarde un point comme la figure formée d’une
gerbe de plans. Plus généralement encore, on pourra toujours, dans
une géométrie donnée, regarder l’espace comme engendré par les élé
ments d’un corps quelconque (fini) (G), à la condition que la trans
formation identique du groupe fondamental soit la seule qui reproduise
tous les déments du corps (G), ou encore qu’il n’existe aucun sous-
14) C’est F. Klein qui a montré l’importance de cette notion en dévelop
pant, à propos des systèmes de vecteurs et des torseurs en géométrie élémentaire,
un «principe pour une classification rationnelle des grandeurs géométriques».
Cf. n° 4 et note 14 a.