40 M 1. F. Enriques, Questions d’ordre élémentaire.
Nous nous attacherons néanmoins, dans ce qui suit, au postulat
de la continuité de Dedekind-Weierstrass, sauf dans certaines recherches
spéciales où nous dirons explicitement que ce n’est pas ce postulat de
continuité que nous avons en vue. Toutefois nous ferons abstraction
de la manière dont IL Dedekind ou K. Weierstrass ont formulé leur
postulat et nous le rapporterons plutôt à des concepts purement des
criptifs, en particulier aux concepts qui sont déterminés par le groupe
de postulats y énoncés au n° 11.
14. Le postulat des parallèles. Le cinquième postulat des
„Eléments“ à!Euclide U7 ) affirme que „deux droites d’un plan qui for
ment avec une troisième droite de ce plan et du même côté de celle-ci,
des angles dont la somme est inférieure à deux droits, se rencontrent
si on les prolonge suffisamment“.
„Kaï èàv Etg dvo ev fret a g sv&sicc èaniTCxovGa ràg èvxbg xcâ srii
rà avxà [isçrj ycovLccg dvo oQd’âv èhccGGovccg non], éxj3aA,A,opsvag tàg
dvo svrtsCag etc omelqov ôv^ltîltîxelv, ècp a yÉQT] elGÏv ai tœv dvo
ôç&œv ¿IccGGoveç“.
Ce postulat se trouve à la base de la théorie des parallèles. Il
revient à affirmer que par un point extérieur à une droite donnée
on peut mener une, et une seule parallèle à cette droite.
Les grecs déjà 147 148 ) ont cherché à démontrer ce postulat en le
rattachant aux postulats déjà admis et aux 28 premières propositions
des „Eléments“ à’Euclide qui n’ont rien à voir avec le postulat des
parallèles. Il suffit de rappeler les essais tentés dans cet ordre d’idées,
au second siècle de notre ère, par Claude Ptolémée 149 ) et, au cinquième,
par Proclus 1 ™). A ces essais 151 ) se rattachent ceux de Nassir ed Din 152 )
147) Elementa, livre 1, postulat 5; Opera, éd. J. L. Heiberg 1, Leipzig
1883, p. 8.
148) L’histoire de ces recherches depuis l’antiquité jusqu’à N. I. JLobacevskij
et J. Bolyai a été exposée par P. Stciclcel et F. Engel, Die Theorie der Parallel-
linien von Euklid bis auf Gauss, Leipzig 1895. Voir aussi JR. Bonola, dans
F. Enriques, Questioni 29 ), p. 143/222.
149) ^L’ouvrage où Claude Ptolémée traite de cette question est perdu, mais
Proclus nous a conservé son essai [Procli Diadochi 2 ), p. 362/3].*
150) *Procli Diadochi 2 ), p. 371/3.*
151) *ün géomètre grec, probablement un peu postérieur à Proclus et dont
le nom ne nous est connu que sous la forme arabe Aganis a essayé de dé
montrer le postulat des parallèles d’une manière que rappelle l’essai de J. Wallis.
Quel que soit le triangle que l’on envisage, Aganis suppose que l’on puisse cons
truire un triangle semblable plus grand ce qui lui permet de déterminer le
point où deux droites non parallèles se rencontrent [Anaritii Euclidis commen
tarii 74 ), p. 70/3].*