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III 1. F. Enriques. Questions d’ordre élémentaire.
côté, de façon que les paires de droites (12, 45) et (23, 56) soient
parallèles, alors*les droites (34,61) seront aussi nécessairement parallèles.
Ce théorème et sa démonstration, basée sur des réflexions touchant
l’égalité des aires (l’équivalence des surfaces), sont contenus dans la
„Collection“ de Pappus 2U ): c’est pourquoi, afin d’abréger, nous dé
signerons ce théorème sous le nom de théorème de Pappus 2 * 5 ).
Une démonstration fort simple du théorème de Pappus, due
vraisemblablement à K. Kupffer 244 24S ), est fondée sur l’égalité des angles
périphériques dans le cercle; elle est indépendante du concept de l’aire.
Une démonstration dans laquelle intervient un hyperholoïde de
révolution a été indiquée par F. Schur 2il 247 ). D’autres démonstrations^
conservant le caractère de géométrie plane ont été données par
JD. Hilbert 248 ).
JD. Hilbert a d’ailleurs construit à nouveau toute la théorie géomé
trique des proportions entre segments.
De ce qui précède on conclut que le théorème de géométrie plane
de G. JDesargues (n° 27, a) qui, comme on sait, ne peut être démontré,
à l’aide des postulats de la dépendance mutuelle, de la disposition, et
des parallèles, qu’en effectuant des constructions dans l’espace, peut
être démontré, en se plaçant au point de vue qui nous occupe, sans
quitter le plan. Si, en effet, la possibilité de l’interversion des termes
moyens d’une proportion fait partie des données, la propriété tran
sitive de l’égalité des rapports et le théorème du rapport composé
se ramènent l’un à l’autre, en sorte que le théorème de Desargues
conduit au caractère transitif du parallélisme (postulat des parallèles).
Des recherches de F. Schur et de I). Hilbert découle encore un
autre résultat important:
Dans le plan, la propriété géométrique des proportions entre segments,
basée sur les propriétés des parallèles et de la congruence, est indépen
dante du postulat d’Archimède.
Le développement de cette théorie géométrique des proportions
a encore été quelque peu simplifié par plusieurs recherches que nous
allons énumérer:
244) Evvceycoyi) iia&rnuxtLyirj (écrit vers 295) livre 7, prop. 134; éd.
F. Hultsch, Pappi Alexandrini math, collectiones 2, Berlin 1877, p. 878/9.
245) Ce théorème de Pappus (et plus généralement celui qui en découle
par projection et se rapporte à l’hexagone inscrit dans une paire de droites)
rentre comme cas particulier dans celui de B. Pascal sur l’hexagone inscrit
dans une conique [cf. III15].
246) Sitzgsb. Naturf, Ges. Unix. Dorpat (Jurgev) 14 (1893), p. 373 et suiv.
247) Math. Ann. 51 (1899), p. 401.
248) Grundlagen 27 ), (3 e éd.), p. 38/45, 97/106.