64
III 1. F. Enriques. Théorie du continuum.
on passe ensuite aux recherches de caractère plus restreint de géomé
trie projective d’une part, de géométrie métrique sur les variétés à un
nombre quelconque de dimensions d’autre part, pour aboutir à l’étude
plus restreinte encore de la géométrie élémentaire.
Le passage de VAnalysis situs à la géométrie projective se fait
en imaginant un système particulier de courbes et de surfaces données
(jouissant de propriétés convenablement choisies) que l’on appelle
lignes droites et plans 255 ).
Le passage de l’Analysis situs à la géométrie métrique générale
sur les variétés à n dimensions se fait, soit avec B. Biemann 256 ) en
imaginant comme donnée une certaine opération métrique (telle que
la mesure d’une ligne ou de la distance de deux points par exemple)
jouissant de propriétés déterminées, soit en supposant donné un certain
système de lignes et de surfaces (telle que des lignes géodésiques
par exemple) relativement à l’opération métrique envisagée.
On passe de la géométrie projective à la géométrie métrique
élémentaire en distinguant dans la détermination métrique une courbe
(ou surface) du second degré 257 ). Si l’on veut, en particulier, parvenir
à la détermination métrique ordinaire envisagée par Euclide, on peut
le faire en envisageant la géométrie de l’affinité comme une étape inter
médiaire 258 ).
On passe de la géométrie métrique générale des variétés à n di
mensions à la géométrie élémentaire d’Euclide, ou aussi à la géométrie
élémentaire non euclidienne, en imposant à l’opération métrique adoptée
des conditions particulières, par exemple l’homogénéité et l’isotropie
de l’espace, ou encore un caractère particulier du groupe des mou
vements 259 ).
255) Cf. F. Klein (qui ici se rattache à K. G. Chr. von Staudt), Math. Ann. 6
(1873), p. 112; Progr. Erlangen 1872, p. 32; Math. Ann. 43 (1893), p. 63/100.
256) B. Biemann, Habilitationsschrift 12 ); Abh. Ges. Gott. 13 (1866/7), éd. 1868,
math. p. 138; Werke (2 e éd.) publ. par H. Weber, Leipzig 1892, p. 277; trad.
L. Laugel, Paris 1898, p. 286.
257) Cf. A. Cayley, Philos. Trans. London 149 (1859), p. 82; Papers 2, Cam
bridge 1889, p. 583; F. Klein, Math. Ann. 6 (1873), p. 127.
258) Cf. A. F. Môbius, Der barycentrische Calcul, Leipzig 1827, § 161/2;
Werke 1, Leipzig 1885, p. 194/5; H. Grassmann, Die lineale Ausdehnungslehre,
Leipzig 1844, Section II chap. 4; Werke 68 ) l 1 , p. 249/81.
259) Cf. B. Biemann, Habilitationsschrift 12 ), Abh. Ges. Gott. 13 (1866/7),
éd. 1868, math. p. 134; Werke (2 e éd.), publ. par H. Weber, Leipzig 1892, p. 273;
trad. L. Laugel, Paris 1898, p. 282; E. Beltrami, Teoria degli spazi di curvatura
costante [Ann. mat. pura appl. (2) 2 (1868/9), p. 232; L. Schlüfli, id. (2) 5 (1871/3),
p. 178 [1872]; S. Lie et F.JLngel, Théorie der Transformationsgruppen 3, Leipzig
1893, p. 393; F. Schur, Math. Ann. 27 (1886), p. 537 et suiv. Cf. n 08 39 à 42.