TROISIÈME PARTIE, CHAP. I. 5 ly
ensemble qu’après les avoir réduites en nombres, en les rapportant
chacune à une unité déterminée dans son espèce, nous pouvons
pour plus de simplicité, exprimer immédiatement la vitesse et la
force par les fonctions primes et secondes, comme nous exprimons
fespace par la fonction primitive. D’où l’on voit que les fonctions
primes et secondes se présentent naturellement dans la mécanique,
où elles ont une valeur et une signification déterminées - c’est ce qui
a porté Newton à établir le calcul des fluxions sur la considération
du mouvement. Ainsi, l’espace , la vitesse et la force étant regardés
comme'des fonctions du temps, sont représentés respectivement
par la fonction primitive, par sa fonction prime et par sa fonction
seconde ; de manière que connaissant l’expression de l’espace par
le temps, on aura tout de suite celles de la vitesse et de la force
par l’analyse directe des fonctions ; mais si on ne connaît que la
vitesse ou la force par le temps, il faudra alors remonter aux
équations primitives par les règles de l’analyse inverse.
Ces notions de la vitesse et de la force accélératrice sont, comme
l’on voit, très-simples, et indépendantes de toute métaphysique.
Elles sont fondées sur la nature du mouvement regardé comme
le transport d’un corps d’un lieu à un autre. Si un corps demeure
en repos, sa vitesse est évidemment nulle; mais il peut éprouver
l’action d’une force accélératrice qui, étant arrêtée par quelque
obstacle, ne produit qu’une tendance au mouvement. Cette force
est alors ce qu’on appelle pression ou force morte, et peut être com
parée à l’action qu’un corps pesant exerce sur l’obstacle qui l’em
pêche de tomber.
6. Désignons par a: l’espace parcouru durant le temps t, en regar
dant x comme fonction de t, on aura, suivant la notation employée
jusqu’ici, x’ pour la vitesse au bout de ce temps, et x" pour la
force accélératrice dans le même instant ; d’où l’on voit que si la
loi du mouvement est donnée par une relation entre le temps,
l’espace, la vitesse et la force, on aura une équation du second
ordre entre t, x, x', x w , d’où il faudra tirer l’équation primitive en
t, en x par les règles de l’analyse inverse des fonctions, et on dé
terminera les deux constantes arbitraires qui entreront dans cette